L'axe arabo-occidental fait pression sur le mouvement du cheikh Zakzaky

11:12 - January 13, 2020
Code de l'info: 3471687
Nasser Saffa Omar Saffa, un des plus anciens collaborateurs du cheikh Zakzaky, et Massoud Shajara, chef de la Commission islamique pour les droits de l'homme à Londres, ont participé à une interview sur les pressions exercées sur le religieux chiite et les partisans du Mouvement islamique nigérian.

Nasser Saffa Omar Saffa est un des plus anciens adeptes et amis du cheikh. Il a rejoint le mouvement il y a quatre décennies. Le militant nigérian s'est entretenu avec l’Agence iranienne de presse coranique, sur la situation de la communauté chiite, le Mouvement islamique du Nigéria et la situation du cheikh Zakzaky.

« Le cheikh Zakzaky a commencé ses activités religieuses en 1978. Mais en 1980, après un voyage en Iran, il a officiellement lancé sa campagne. Il était alors chef adjoint des affaires internationales des affaires religieuses de la communauté musulmane nigériane, et était venu en Iran pour se familiariser avec la révolution. Il a été impressionné par ce qui se passait en Iran, et après avoir rencontré l'imam Khomeiny, il est devenu chiite. C'est grâce à lui que les Nigérians se sont progressivement familiarisés avec le chiisme. Il a décidé de mettre en œuvre le modèle du mouvement de l'imam Khomeiny au Nigéria. En 1981, alors que j'étais lycéen, j'ai rencontré le cheikh Zakzaky et j'ai rejoint le Mouvement islamique du Nigéria. Des millions de chiites vivent au Nigeria, mais nos ennemis n’annoncent pas de statistiques.

En 2014, une vidéo a été diffusée en Arabie saoudite, selon laquelle 20 millions de chiites vivraient au Nigéria, mentionnant même 25 millions dans une autre vidéo, mais il n'y a pas de statistiques exactes. La plupart des chiites résident dans les États du nord du Nigéria, mais dans les États du sud tels que l'État d'Oyo, Ossun et Lagos, il y a également un certain nombre de chiites, et il y a des chiites au Nigéria qui ne suivent pas le cheikh Zakzaky.

La raison des attaques contre le cheikh est qu'il ne reconnaît pas le gouvernement de ce pays qui ne permet pas au peuple d'obéir aux commandements de Dieu et est un système soutenu par les gouvernements coloniaux. Le gouvernement nigérian craint le cheikh Zakzaky parce qu'il appelle non seulement les chiites et les musulmans, mais aussi les chrétiens et les adeptes d'autres religions à suivre les ordres de Dieu.

En fait, le gouvernement craint qu'un jour, le cheikh Zakzaky devienne un autre Khomeiny. Le gouvernement nigérian est en train d'éliminer le cheikh Zakzaky et son mouvement. L’une des raisons de garder Zakzaky en prison est de pouvoir le contrôler. La deuxième raison de l'opposition au cheikh Zakzaky est également claire. Il y a deux ans, le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman, dans une interview accordée à un journal américain, a déclaré qu’on lui avait demandé de faire tout ce qu’il pouvait contre l'Iran et qu’il avait éliminé 95% de l'influence de l'Iran en Afrique, en arrêtant le cheikh Zakzaky et son mouvement. Zakzaky est le seul qui puisse unir non seulement les musulmans mais tous les Nigérians.

Si le cheikh Zakzaky réussit, il pourra expulser les Américains et les propriétaires d'entreprises américaines au Nigéria, comme les Iraniens l'ont fait après la révolution. Les colons britanniques ont également exigé la suppression de Zakzaky qui a des partisans et des sympathisants dans les anciennes colonies françaises, notamment au Bénin, au Niger, au Tchad et au Cameroun où les Français craignent que son influence ne s'étende. Israël a également sa propre raison de s'opposer à Zakzaky.

L'Organisation nigériane de renseignement et de sécurité est sous le contrôle des Israéliens qui considèrent que le mouvement du cheikh Zakzaky est similaire au Hezbollah libanais. Pour autant que nous le sachions, les pays islamiques n'ont pas été très actifs dans cette affaire. L'Organisation de coopération islamique est un jouet entre les mains des puissances occidentales et n'aide pas les pays islamiques. Les pays arabes, largement sous influence saoudienne, sont même satisfaits des pressions exercées sur le cheikh Zakzaky.

محور عربی- غربی عامل فشار بر نهضت شیخ زکزاکی / مصاحبه

Mais d'autres pays islamiques comme l'Iran, l'Irak, la Turquie et la Malaisie, ont pris des mesures. La Commission islamique des droits de l'homme basée à Londres, dirigée par le Dr Massoud Shajara, a aussi déployé de nombreux efforts internationaux pour résoudre ce problème. Avec l'aide et la coordination de la Commission islamique des droits de l'homme à Londres, Al-Hamdolillah, nous avons pu envoyer quatre médecins indiens pour l'examen du cheikh au Nigeria. Mais le gouvernement nigérian ne leur a pas permis d’organiser un traitement et a envoyé quatre médecins du gouvernement.

Après l'examen du cheikh, ils ont dit qu'il avait 7 maladies et que sa femme avait 6 problèmes physiques. Le cheikh Zakzaky a perdu la vision de l'œil gauche, a des problèmes au cou, des troubles gastro-intestinaux et une intoxication au plomb. Il y a actuellement 55 balles dans différentes parties de son corps, y compris la tête, l'abdomen et la poitrine, qui doivent être retirées. Malgré toutes ces difficultés, la survie du cheikh est un miracle. J'espère que cela sera résolu lors de la conférence de Kuala Lumpur au cours de laquelle les pays islamiques tenteront de réduire l'influence saoudienne dans le monde musulman », a-t-il dit.


Massoud Shajara, chef de la Commission islamique des droits de l'homme à Londres, a également réalisé une interview avec Iqna et exposé son point de vue sur la situation du cheikh Zakzaky.

محور غربی ــ عربی عامل فشار بر نهضت شیخ زکزاکی/ لزوم مقابله با قانون‌گریزی دولت نیجریه
« Deux raisons principales justifient la pression du gouvernement nigérian sur le cheikh Zakzaky et ses partisans. La première est que le cheikh Zakzaky a longtemps plaidé pour la justice, l'égalité et la fin de la corruption au Nigéria, et a exhorté les responsables à ne pas se soumettre aux puissances étrangères dans leurs politiques intérieures et extérieures. Les ingérences étrangères ont fait que la plupart des Nigérians, qui sont les habitants d'un des pays les plus riches d'Afrique, vivent sous le seuil de pauvreté.

La deuxième raison est que les États-Unis, Israël et l'Arabie saoudite sont fermement opposés au cheikh Zakzaky. Les documents de Wikileaks ont montré que le gouvernement saoudien exerçait des pressions politiques sur le Nigéria pour qu’il s’oppose au cheikh Zakzaky. D'autres documents indiquent également que le gouverneur de l'État de Kaduna et l'armée ont été soudoyés pour tuer les partisans du cheikh Zakzaky. Il est clair que cela s'est produit malgré le soutien juridique au cheikh Zakzaky, confirmé par la Cour suprême il y a trois ans, et auquel le gouvernement s’est opposé. Les actions des pays islamiques ont jusqu'à présent été très limitées.

Le gouvernement turc a fait quelques efforts et le gouvernement malaisien a appelé le Nigeria à libérer le cheikh Zakzaky et à agir par la voie diplomatique, le gouvernement iranien également. Mais tout cela est insignifiant par rapport à ce que les pays occidentaux ont fait pour libérer leurs citoyens au Nigeria. Les mesures prises par les pays islamiques au cours des quatre dernières années pour libérer le cheikh Zakzaky n'ont pas été efficaces et les politiques doivent être modifiées.

Des mesures plus concrètes devraient être prises pour demander le résultat de ces consultations en coulisse. Les efforts doivent être rendus publics. Regardez comment les États-Unis ont pu libérer leurs partisans des prisons nigérianes en quelques jours. Les organisations internationales ont pris certaines mesures. La Commission islamique des droits de l'homme, basée à Londres, a porté l'affaire devant la Cour internationale de Justice et nous espérons qu'elle aboutira à des résultats. Les rapporteurs spéciaux de l'ONU ont également qualifié les actions du gouvernement nigérian d'illégales et ont demandé qu'elles soient arrêtées.

Amnistie Internationale et la Commission des droits de l'homme ont été très actives mais il reste beaucoup à faire. Il doit y avoir plus de coordination entre les organisations car quatre années se sont écoulées et les attaques continuent contre les manifestants. Les 80 partisans du cheikh Zakzaky sont toujours en prison après quatre ans.

Le cheikh Zakzaky et sa femme sont en prison où des gens en bonne santé tombent malades. Selon les tribunaux nigérians, les deux ont besoin de soins médicaux urgents et doivent être envoyés à l'étranger. Il est maintenant temps pour les militants et les organisations, de ne pas se contenter de dire que le gouvernement du Nigeria agit mal et d’exiger la libération du cheikh et de sa femme », a-t-il déclaré.
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