
L’édifice, qui a coûté plus de deux milliards de dollars, pourra accueillir pas moins de 120 000 fidèles. Avec une superficie de 400 000 m2, elle est la troisième mosquée la plus grande du monde derrière celles de La Mecque et de Médine. S’y ajoutent un minaret haute de 265 mètres et une coupole de 70 mètres. Ce projet faramineux dont les travaux se sont achevés en avril 2019 (après sept ans d’attente dont trois ans de retard) a été réalisé par le groupe chinois China State Construction Engineering Corporation (CSCEC).
La construction de la mosquée n'a cependant pas fait l'unanimité des Algériens. En cause, l’énorme budget alloué à sa construction, par ailleurs deux fois plus élevé que prévu. Cette forte dépense fait grincer des dents tant la situation du pays est précaire. Alors que le Fond monétaire international (FMI) prévoit une chute de 5,2 % du PIB algérien, la conception du lieu de culte était déjà perçu du temps d’Abdelaziz Bouteflika comme du gaspillage d’argent public.
Autre point de discorde : l’emplacement de la mosquée, située sur la baie d’Alger, une zone particulièrement instable, marécageuse et en proie aux secousses sismiques.
Malgré ces protestations, la mosquée existe désormais bel et bien. Le président algérien a annoncé lors de son traditionnel Conseil des ministres, dimanche 23 août, l’instauration de deux instances en charge du lieu de culte. L’une s’occupera de la gestion quotidienne de l’édifice, l’autre supervisera les activités d’ordre religieuse et scientifique. L’objectif à travers la mosquée est aussi d'assurer des formations supplémentaires à celles proposées par les universités algériennes et africaines, ainsi qu’un enseignement de « haut niveau » pour les imams.
Le dirigeant a aussi évoqué la nécessité de faire appel aux services d’une société pour la maintenance de l’édifice. « Entretenir la troisième plus grande mosquée au monde après celles des deux Lieux saints requiert une société qui soit à la hauteur de la société qui gère l’un des deux lieux saints », a-t-il rappelé.