À l'occasion du 42ème anniversaire de l'enlèvement de l'Imam Musa Sadr, un religieux irano-libanais bien connu, leader des musulmans chiites libanais, Khidr Nebha, professeur à l'Université libanaise, s'est entretenu avec l'Agence iranienne de presse coranique (Iqna) et a déclaré : « L'imam Sadr avec Mohammad Yaqub, un de ses compagnons, et Abbas Badreddine, un journaliste libanais, le 31 septembre 1978, s’était rendu en Libye sur une invitation officielle du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et a disparu depuis.
L'Imam Musa Sadr était un leader fort et efficace qui a appelé à la résistance militaire mais aussi à la résistance sociale. Je me souviens que lors de sa dernière conférence de presse en Libye, à l’hôtel Al Jazeera, la veille de son enlèvement, un journaliste lui a dit que Menahem Begin, le Premier ministre israélien de l’époque, avait dit que si les chiites libanais mettaient leurs mains entre les mains d'Israël, leurs problèmes seraient résolus.
L'imam Sadr a répondu que Begin cherchait à créer des divisions entre chiites et sunnites, et que Hussein Ibn Ali (AS) avait dit qu’il y avait deux façons de vivre, dans l'humiliation et dans l'honneur, et qu’il avait choisi la défense de son honneur. « Je ne supporterai pas l'humiliation, mon chemin est celui de la résistance », avait-il déclaré.
L’imam Musa Sadr était fermement convaincu que la résistance est le seul moyen de se débarrasser de cet ennemi et de son arrogance. En conséquence, dès son arrivée au Liban en 1959, il a commencé un travail politique pour établir l'Assemblée islamique suprême des chiites libanais, définir le concept de résistance et mobiliser la jeunesse.
L’Imam Musa Sadr avant de venir au Liban, avait des relations étroites avec le martyr Muhammad Baqir Sadr, un éminent religieux qui était son cousin et le mari de sa sœur. Dans les années où l'Imam Sadr étudiait à Najaf, ces deux religieux ont atteint le niveau d'ijtihad. Dans le mouvement ou l'organisation politique qu'il a fondée qui s'appelait « L'acte des démunis, l'espoir des opprimés », il voulait dire que toute personne, chrétienne, musulmane ou adepte d'une autre religion, devait se débarrasser de l’oppression.
Par conséquent, il s'est soulevé pour éliminer cette oppression d'abord en aidant les chiites parce qu'il était lui-même chiite. Dans un article qu'il a présenté en France sur la situation des chiites au Liban dans les années 1960, il a parlé de l'oppression que subissent les chiites libanais.
Comme Seyed Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah libanais, l'a dit, pendant la guerre des 33 jours, les chiites ont lutté d'abord pour mettre fin à l'oppression qu’ils subissaient et à l’oppression de l'ensemble de la nation libanaise. L'Imam Ja'far Sadegh (AS) s'adressant à Abou Basir, a déclaré : « Abou Basir, un de tes compagnons interroge beaucoup les gens sur leur religion et leurs idées, et pose des questions qui ne sont pas dans la ligne de conduite des Ahl-ul-bayt (as). Ne posez pas de questions aux gens sur leur religion, car vous resterez sans ami, laissez les gens tranquilles et agissez avec eux en tant qu'êtres humains ».
Cette idée avait pénétré l'esprit de l'imam Musa Sadr qui essayait de la mettre en pratique dans la société libanaise. L'imam Sadr se rendait dans les églises où il donnait des conférences et rencontrait des chefs religieux. Lorsque la guerre civile a éclaté au Liban, l'imam Sadr a déclaré que toute balle tirée sur Al-Deir al-Ahmar, un bâtiment chrétien dans la région de la Bekaa, était une balle tirée à son front. Il a essayé d'arrêter le conflit et a appelé à la paix et à l'amitié. Si Dieu le veut, l'imam Musa Sadr reviendra et cette politique progressiste de l'imam Sadr contribuera à l'unité et à la solidarité entre les religions et les écoles islamiques ».
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