Opposition à l’hijab : le double discours de Paris sur la démocratie et la liberté d'expression

10:57 - November 21, 2020
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Téhéran(IQNA)-Pendant des années, le gouvernement français s’est caché derrière des concepts trompeurs comme la démocratie, la laïcité, la liberté d'expression et les droits de l'homme, mais la détention d'adolescents musulmans, la fermeture des mosquées et l'opposition à la vente de vêtements islamiques dans les magasins, ont montré que ces concepts ne sont qu'un moyen pour dissimuler l’hypocrisie du gouvernement.
Une députée française tente de faire appliquer une loi interdisant la vente de vêtements islamiques en France, en réponse aux nombreuses demandes de boycott des produits français par les musulmans. Ce projet a provoqué la colère et des critiques sévères de la part des familles musulmanes vivant en France, qui ont souligné qu'elles avaient le droit d'élever leurs enfants selon les valeurs islamiques.
 
Le site d'information égyptien Al-Arabiya a écrit à ce propos : « Cette demande du représentant français est venue après la demande de boycott des marchandises françaises, suite à la publication des caricatures du prophète. Les adeptes de ce débat pensent que la France a surmonté tous ses problèmes économiques et sociaux, et est confrontée exclusivement au problème de l’hijab qu'elle considère comme une menace pour son modèle de société.
 
La controverse sur l’hijab et la présence de musulmans dans la société, ont poussé certains dirigeants politiques de droite à profiter de cette opportunité et à rendre publique leur proposition d'interdire la formation de partis ethniques et de projets de loi électorale qui vise à interdire aux musulmans de participer aux élections et de gagner des élections locales.
 
Amnesty International a déclaré : « La France n'est pas un partisan de la liberté d'expression, car le meurtre d'un professeur de français qui avait insulté le prophète de l'islam, a suscité une polémique sur ce sujet. Le gouvernement français, dirigé par Macron, soutient la liberté d'expression, mais dans la pratique méprise les musulmans. Par exemple, la police française a interrogé quatre garçons de 10 ans pendant plusieurs heures, afin de les innocenter de tout lien avec le terrorisme ». 
 
Amnesty International a annoncé qu'un tribunal français avait condamné en 2019, deux hommes pour avoir incendié des effigies de Macron lors d'une manifestation pacifique, pour manque de respect et insulte. 
 
« Le parlement français cherche désormais à criminaliser le partage d'images désobligeantes de policiers sur les réseaux sociaux. Il est difficile de faire une distinction entre la défense de la liberté d'expression et le droit des autorités françaises de publier des caricatures offensantes, car l'opposition à ces caricatures désobligeantes ne peut être considérée comme du séparatisme ou de l'extrémisme, de la part d’un citoyen musulman. La défense de la liberté d'expression en France, est menée sous la bannière de « l'omniprésence des normes de la république », et au nom de la « laïcité » les musulmans français ne peuvent pas porter de vêtements islamiques ni des symboles religieux, dans les écoles ou les administrations. Chaque année, la France enregistre une série d'articles sur la liberté d'expression mais condamne des milliers de personnes pour insulte aux fonctionnaires et pour réprimer l'opposition pacifique. La Cour européenne des droits de l'homme, par exemple, a annoncé cet été, que 11 militants en France, avaient été condamnés pour avoir participé à un boycott des produits israéliens. Le gouvernement français tente de dissoudre les communautés islamiques et de fermer les mosquées accusées « d’extrémisme » qui est un concept vague et concerne souvent un « musulman pratiquant ». Le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a également annoncé son intention de dissoudre le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) qui lutte contre les discriminations à l'égard des musulmans, qualifiant ce groupe « d’officine islamiste œuvrant contre la République », sans fournir aucune preuve pour étayer ses allégations. Quelques jours après le meurtre d'un professeur de français, la France a annoncé sa décision d'expulser 231 étrangers accusés d'extrémisme et de menace pour la sécurité nationale, et dans 16 opérations les a expulsés vers l'Algérie, le Maroc, la Russie et la Tunisie. L'organisation a également reçu des informations crédibles faisant état de tortures d’individus accusés de menacer la sécurité nationale. La rhétorique française sur la liberté d'expression ne peut pas masquer l'hypocrisie du gouvernement. La liberté d'expression a du sens lorsqu'elle s'applique à tout le monde. L'action du gouvernement en faveur de la liberté d'expression, ne doit pas être considérée comme une mesure visant à dissimuler les violations des droits de l'homme et la torture des manifestants », a déclaré Amnesty International.
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