France : Milli Görüs dénonce une « ingérence de l’Etat » dans le culte musulman

9:26 - April 08, 2021
Code de l'info: 3476281
Téhéran(IQNA)-Les trois fédérations, dont deux liées à la Turquie, qui ont refusé de signer la « charte des principes pour l’islam de France » ont demandé, mardi 6 avril, que ce texte soit retravaillé. Elles menacent de constituer une institution concurrente au Conseil français du culte musulman.

Revenir dans le jeu sans se dédire. Alors que le ministère de l’intérieur engage une nouvelle ronde de discussions avec les représentants du culte musulman, département par département, les trois fédérations musulmanes qui n’ont pas ratifié en janvier la « charte des principes pour l’islam de France » ont voulu faire passer le message qu’elles n’en sont pas pour autant moins républicaines que les autres, mardi 6 avril.

Leur non-signature a débouché sur la désintégration du Conseil français du culte musulman (CFCM), qui a rédigé ce texte en lien avec le ministère de l’intérieur, et sur une mise à l’écart de ces trois fédérations par les pouvoirs publics. Elles ont dénoncé mardi « l’ingérence de l’Etat » dans le culte musulman et « l’instrumentalisation politique » dont elles s’estiment victimes. Elles ont menacé de constituer une « autre institution » si le CFCM ne se réformait pas et se sont dites prêtes à « reprendre le travail » sur l’écriture de la charte. Proposition qui a peu de chance de trouver un écho, tant certaines fédérations ont fait de la charte une pierre de touche du républicanisme, comme la Grande Mosquée de Paris.

Symboliquement, leur conférence de presse conjointe s’est tenue dans la mosquée Eyyub Sultan de Strasbourg, destinataire d’une promesse de subvention de 2,5 millions d’euros par la municipalité de la capitale alsacienne, dénoncée par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin. Son président, Eyup Sahin, membre de la Confédération islamique Milli Görüs-France (CIMG-France), a rejeté les accusations portées contre ce vaste projet d’extension, comme « la prétendue ingérence d’un Etat étranger » – en l’occurrence la Turquie, où est né le Milli Görüs – et un usage de l’islam à des fins politiques. « Nous n’avons ni projet ni agenda politique », a-t-il affirmé.

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