Faible position des musulmans dans les campagnes électorales des partis allemands

10:29 - September 11, 2021
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Téhéran(IQNA)-Bien qu'étant une minorité importante en Allemagne, les musulmans n'ont pas de place particulière dans la campagne des candidats, et les déclarations islamophobes ou au mieux, pessimistes, sur la présence des musulmans en Allemagne, font toujours partie des critiques et des commentaires des politiciens allemands.

Le 26 septembre 2021, Angela Merkel devrait quitter ses fonctions de chancelière allemande après 16 ans, et les citoyens allemands seront invités à élire un nouveau chancelier fédéral.

Selon les prévisions, Armin Laschet de l'Union chrétienne-démocrate, Annalena Baerbock des Verts et Olaf Scholz des sociaux-démocrates, ont les meilleures chances de succéder à Merkel, mais cela dépend en grande partie, du programme électoral de leur parti.

Le site Internet « Islamiq » a examiné la vision sur les musulmans dans la campagne pour les prochaines élections en Allemagne, et déclaré :

« L'Union chrétienne-démocrate a été le dernier parti allemand à publier une déclaration électorale. Un regard sur la déclaration du parti montre que leurs positions sur l'islam et les musulmans, n'ont pas beaucoup changé. Comme en 2017, les membres du parti s'inquiètent de la montée de « l'islamisme » en Allemagne. Du point de vue des membres de ce parti, ceux qui ne reconnaissent pas Israël, mettent en danger la paix intérieure de l'Allemagne, violent les lois et sont considérés comme un danger. Une autre partie de la déclaration électorale indique que l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne ne tolérera pas l'islamophobie et que la haine de l'islam que certains extrémistes répandent « nous blessera tous ». Cependant, les hommes politiques de l'Union chrétienne-démocrate ont toujours attiré l'attention dans leurs discours, à la propagande anti-islamique, et ont même récemment demandé une carte de l'islam sur le modèle autrichien, et publié des articles sur « l'islamisme politique ». La question de l'intégration occupe une place particulière dans les programmes électoraux de l'Union chrétienne-démocrate. Tous les citoyens allemands sont considérés comme des membres de notre communauté mais les personnes ayant des antécédents d'immigration doivent adhérer aux valeurs fondamentales de l'Allemagne et aux normes de sa Constitution, respecter l'histoire, la langue et la culture allemandes, et savoir parler allemand. Un autre problème pour les membres de l'Union chrétienne-démocrate, est la formation des imams en Allemagne. Ses membres souhaitent que les mosquées soient transparentes sur l'aide qu'elles reçoivent de l'extérieur de l'Allemagne. Leur vision de la Turquie, qui compte de nombreux ressortissants en Allemagne, est également intéressante. D'une part, les membres de l'union considèrent ce pays comme un partenaire important en Asie, et insistent sur le partenariat étroit de l'Allemagne et de la Turquie, et d'autre part, ils s'opposent aux négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.

مسلمانان و جایگاه پائین آنها در تبلیغات انتخاباتی احزاب آلمان

Les Verts ont une vision plus modérée de l'islam que les autres politiciens allemands. Ils considèrent l'islam comme faisant partie de l'Allemagne et pensent que le gouvernement fédéral ne devrait discriminer aucune religion. Le manifeste électoral du Parti Vert aborde spécifiquement les questions de l'islamophobie et de la formation des imams. Selon les membres du Parti Vert, les victimes d'attaques islamophobes devraient être soutenues et conseillées, les causes de l'islamophobie dans la société, identifiées, et une solution doit être trouvée. Les membres du parti veulent étendre les programmes de formation théologique et pratique pour les imams, en collaboration avec les instituts de théologie islamique dans toute l'Allemagne. De plus, les Verts déclarent soutenir les communautés religieuses islamiques si elles ne sont pas structurellement dépendantes d’un gouvernement, d’un parti ou d’un mouvement politique. Ces questions sont incluses dans un programme électoral de 135 pages qui n’aborde pas cependant les questions de l'islamisme ou de l'islam politique. Récemment, des membres du Parti vert ont critiqué l'indifférence des responsables du gouvernement fédéral face aux actes terroristes des groupes d'extrême droite, et ont appelé le gouvernement fédéral à mettre à la disposition des chercheurs, des journalistes et de la société civile, les résultats de la commission d'enquête parlementaire allemande sur les crimes de ces groupes ».

« Le Parti social-démocrate allemand a présenté son programme électoral où il aborde brièvement les questions liées à l'islam et aux musulmans. En fait, le programme des sociaux-démocrates est le même pour tous les immigrés de toute religion et ne se limite pas aux musulmans. Les membres du parti exigent un enregistrement précis des infractions pénales et la création d'une commission de lutte contre les discriminations et le racisme, dans les parlements des États et fédéraux. Le Parti social-démocrate estime que les services publics doivent être fournis à tous les citoyens. Cependant, ils n'ont pas précisé dans leur manifeste électoral, si les employées musulmanes voilées auront accès à des postes similaires à ceux des autres citoyens. Les sociaux-démocrates insistent également sur la nécessité d'un dialogue interreligieux. Mais des questions telles que l'éducation des imams et la diffusion des enseignements islamiques dans les écoles, n'ont pas leur place dans leur programme. Malgré plus de 900 attaques contre des musulmans et des mosquées, l'année dernière, ce parti n'a jamais pris position contre la montée de l'islamophobie en Allemagne. En revanche, les membres de ce parti se sont prononcés à plusieurs reprises, contre l'islamisme, et dans leurs campagnes électorales, ils appellent à la prévention conjointe des gouvernements fédéraux et étatiques contre la propagation de l'islamisme. Ils valorisent les groupes libéraux, refusent de coopérer avec les grandes sociétés islamiques et ne veulent pas que les communautés religieuses soient contrôlées et financées en dehors de l'Allemagne. Par conséquent, ils soutiennent la formation des imams en Allemagne ».

« Le Parti de gauche a noté l'hostilité croissante à l'islam dans son manifeste électoral. Selon les membres du parti, les menaces et les attaques contre les musulmans et les mosquées, sont devenues monnaie courante. Le parti défend également les droits des musulmanes et a pris position contre l'interdiction du foulard, qualifiant de « non fondée » toute restriction de travail pour ce groupe. Ses membres voient l'immigration comme une opportunité pour la société allemande, et critiquent certaines politiques anti-immigrés du gouvernement fédéral. Selon eux, le résultat des mauvaises politiques du gouvernement est une augmentation du racisme dans la société et les institutions gouvernementales notamment dans la police ».

« Le Parti alternatif pour l'Allemagne a largement abordé l'islam dans son manifeste électoral de 200 pages. Les membres de ce parti anti-islamique ont même consacré un chapitre à cette question. Dans leur déclaration, ils ont appelé à la suppression des chaires d’études islamiques dans les universités, au remplacement de l’enseignement islamique dans les écoles par des cours de morale, à l'interdiction de la burqa dans les lieux publics, à l'interdiction du foulard dans les services publics et pour les écolières, et à l'interdiction de financement étranger des mosquées. De plus, le Parti alternatif pour l'Allemagne a annoncé qu’il coupera les relations du gouvernement avec la Présidence turque des affaires religieuses (Diyanet) s'il prend le pouvoir.

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