Le webinaire « Études coraniques en Italie avec un regard sur la traduction du Coran par Abdul Wahab Chicarlo » a été organisé par l’Agence iranienne de presse coranique (IQNA) et Mobin Iqna Studios, à l'occasion du mois sacré du Ramadan, en coopération avec les services culturels iraniens en Italie.
Mohammad Taghi Amini, conseiller culturel iranien en Italie, et Abdul Wahab Santi Chicarlo, chrétien converti à l’islam et traducteur italien du Coran, étaient les invités de ce wébinaire.
Mohammad Taghi Amini a déclaré : « Les activités coraniques occupent une place particulière sous trois aspects. Premièrement, l'Italie et l'Iran sont deux centres historiques de diffusion de l'islam chiite et du christianisme, et de dialogue entre l'Iran et l'Italie, en particulier avec le Vatican et le Saint-Siège. Les centres de recherche culturelle liés au conseil, sont axés sur les activités coraniques dans divers domaines, y compris la traduction et la publication de livres comme « Le Christ et Marie dans le Coran », et l’organisation d’expositions coraniques dans les centres culturels religieux catholiques.
La Fondation de l'islam chiite et du christianisme catholique, a organisé 11 réunions avec la participation du Centre pour le dialogue des religions et des cultures de l'Organisation de la culture et des relations islamiques, et du Conseil pontifical, et la douzième réunion sera organisée par le Vatican, en novembre 2022.
La coordination et le suivi des activités coraniques dans les universités et centres de recherche italiens est l'une des priorités du conseiller culturel.
Les études orientales dans l'Italie contemporaine, en particulier en Afrique et au Moyen-Orient, se concentrent sur les études islamiques, qui s'articulent autour des trois axes principaux de la culture, de la civilisation, de la langue et de la littérature arabes, des systèmes juridiques islamiques et de l'islam politique, et dans les trois domaines, la recherche coranique a une place particulière.
La croissance des études islamiques dans l'Italie contemporaine, est surtout due à la création de départements islamiques dans les instituts orientalistes de ce pays. En ce qui concerne les études islamiques dans l'Italie contemporaine, il faut dire qu'après la création de la première chaire officielle d'études islamiques en Italie en 1952, à l'Université de Naples, ces études se déroulent à l'Université catholique d'études arabes et islamiques, et aux universités de Sapinza et Torogatre à Rome, Venise, Bologne, Parme et Sassari, et les cours connexes se poursuivent même au niveau postdoctoral ».
Les services culturels de la République islamique d'Iran en Italie, ont tenté de palier à l'absence de chaires chiites indépendantes dans les universités italiennes, en organisant des cours chiites dans les universités de Palerme, basés sur l'interprétation chiite du Coran. Un autre programme consiste à se concentrer sur le Coran pendant le mois sacré du Ramadan ».
Abdul Wahab Chicarlo, a déclaré : « Je suis reconnaissant pour cette précieuse opportunité offerte par IQNA. Je suis né en 1965 dans une petite ville du nord de l'Italie près de Venise. Après avoir terminé mes études primaires en Italie, je suis allé aux Émirats arabes unis où j'ai vécu quelques années, j’ai appris l'arabe à Médine, Damas, en Tunisie et dans d'autres pays. Pendant mes études de littérature italienne dans une université italienne, j'ai rencontré des professeurs qui enseignaient l'arabe, et après leur avoir parlé, je me suis intéressé à l'arabe. J'étais chrétien à l'époque, mais je me suis intéressé à l'islam lorsque j'ai lu des articles sur les religions orientales en général, et sur l'islam en particulier. Je suis maintenant professeur d'université en Italie, et je travaille depuis de nombreuses années sur la traduction, dont la plus importante est sans aucun doute la traduction du Saint Coran. À mon avis, cette traduction n'est pas terminée. Je suis membre du conseil d'administration du comité de traduction du Coran, et maintenant que j'ai terminé cette traduction il y a de nombreuses années, je suis toujours en train de la réviser pour l'améliorer. Dieu soit loué, je me suis converti à l'islam en 1985, quand j'avais vingt ans, et comme je l'ai dit, à cette époque, j'avais plus un esprit religieux que scientifique et linguistique. Lorsque j'ai rencontré des musulmans et leur ai parlé de l'islam, j'ai réalisé que c'était la religion que je cherchais et quand on m'a parlé des cinq piliers de cette religion et d'un Dieu qui n'a pas de partenaire, je n'ai pas douté et je me suis immédiatement converti à l'islam, et Dieu merci, plus j'en apprenais sur l'islam, plus je m'y intéressais. Ma spécialité est la linguistique et j'enseigne l'italien au niveau du premier cycle à l'Université de Tor Vergata à Rome, qui est la troisième plus grande université historique italienne. Le Coran n'est pas enseigné comme une matière distincte en Italie, mais est enseigné en plus de l'islamologie dans les deux universités de Venise et de Naples. Mais dans d'autres universités, c'est à des degrés supérieurs. J'enseigne aussi l'islam à l'université de Venise et à l'université de Naples, connue sous le nom de Federico Scundo. L'Université de Naples est célèbre pour ses études islamiques et est le deuxième centre d'études islamiques en Italie ».
Concernant sa traduction du Coran, il a déclaré : « Ma traduction a été réalisée avec l'aide du Comité de traduction du Coran et avec l'aide de spécialistes des langues arabe et italienne et d'érudits musulmans. Cette traduction n'était pas un travail individuel mais le travail d’un groupe d'experts présidé par Roberto Hamza Picardo, journaliste et écrivain. Le comité a été formé en 1998. Au cours des années suivantes, nous avons apporté quelques modifications à la traduction et sa dernière édition a été publiée en 2021 et jusqu'à présent, 350 000 exemplaires ont été publiés. Nous avons envoyé de nombreux exemplaires de la traduction aux écoles publiques et aux universités, en particulier aux universités où les études islamiques sont enseignées et aux bibliothèques locales dans diverses villes, et nous pouvons dire que cette traduction est disponible dans de nombreux endroits. Nous avons utilisé de nombreuses interprétations, à la fois chiites et sunnites. Parmi les commentaires chiites, nous avons utilisé le commentaire de l'Allama Tabatabai pour avoir une compréhension complète du Coran. Nous avons essayé de faire une bonne traduction dans la langue des Italiens afin de faciliter leur compréhension. La parole de Dieu ne peut pas être traduite. Mais nous avons essayé de traduire les significations du Coran et non le Coran lui-même. Le lecteur a souvent du mal à comprendre le livre car il a plusieurs significations. Par conséquent, la traduction n'est pas une tâche facile. Certains mots ne peuvent pas être traduits parce que c'est la parole de Dieu et non un livre ordinaire. À mon avis, l'élément le plus important pour le traducteur du Coran, est l'humilité. Car lorsqu'il traduit, il doit reconnaitre son incapacité et savoir que la compréhension correcte n'est possible que par Dieu. Par conséquent, le traducteur doit augmenter sa confiance et sa foi en Dieu lorsqu'il commence à traduire le Coran. J'ai rencontré beaucoup de gens qui ont lu cette traduction et ils ont dit qu'ils étaient satisfaits, et j'espère que ce sera un moyen de comprendre l'islam et la parole de Dieu ». Au final, je veux me dire à moi d'abord et ensuite aux autres, que nous devrions prendre le temps de lire le Coran tous les jours, et de le méditer, afin que nous puissions d'abord nous changer et ensuite changer le monde ».