L'islamophobie qui signifie littéralement « la peur morbide collective de l'islam et des musulmans », est devenue un type de racisme, basé sur un ensemble d'actions, de sentiments et d'images stéréotypées de l'islam et des musulmans.
Selon une étude menée en 2006, le politologue Kostas Panagopoulos a déclaré : « Les sentiments envers la communauté musulmane dans le pays, sont dus à de faibles connaissance sur les éléments de base de l'islam »
Sophia McLennan, écrivaine américaine, a déclaré : « Malgré les horribles documents sur l'islamophobie aux États-Unis après les attentats du 11 septembre 2001, on s'attendait à ce que certains stéréotypes sur la communauté musulmane disparaissent avec le temps. Mais cela ne s'est pas produit et l'islamophobie augmente continuellement dans la société américaine. C’est une erreur de croire que les événements du 11 septembre sont à l’origine de l'islamophobie aux États-Unis. Dans son livre « American Islamophobia » Khaled Bizoun, professeur à l'Université de Vienne, déclare que l'islamophobie aux Etats-Unis, remonte au 18ème siècle. Khalid Bizoun examine dans quelle mesure le discours antimusulman s'est enraciné dans le système juridique américain et explique comment la loi, la politique et le discours officiel du gouvernement ont conduit à une résurgence de l'islamophobie aux États-Unis. En fournissant des récits de musulmans américains qui ont connu l'islamophobie à différents niveaux, raciaux, ethniques et socio-économiques, Bizoun analyse comment les lois américaines détruisent des vies intentionnellement ou non ».
Sophia McLennan cite aussi « Faizeh Patel », chercheuse au « Brennan Center for Justice », qui a déclaré : « Le discours de l'ancien président Donald Trump contre les musulmans, était un exemple de gouvernement anti-islamique sans précédent aux Etats-Unis. Mais ce qui est actuellement inquiétant, c'est que les manifestations d'islamophobie n'ont pas diminué dans l'administration de Joe Biden.
En mai 2022, le Conseil des relations américano-islamiques (CAIR) a signalé une augmentation de 9 % du nombre de plaintes relatives aux droits civils, de la part de musulmans aux États-Unis, par rapport à 2020. L'auteur avertit que les groupes islamophobes aux États-Unis, reçoivent un financement important. En juin 2022, CAIR a découvert qu'entre 2017 et 2019, environ 105,9 millions de dollars avaient été versés à 26 groupes anti-islamiques, pour diffuser des informations erronées et des théories du complot au sujet des musulmans et de l'islam ».
De nouvelles recherches menées par une équipe de l'Université « Rice » montrent que les musulmans en Amérique, sont cinq fois plus susceptibles d'être harcelés par la police, en raison de leur religion. De nombreux musulmans américains craignent la surveillance policière, le suivi en ligne, la sécurité des aéroports, les interpellations et les fouilles de routine, et la surveillance des lieux de culte.
L'auteur note que des données récentes de « l'Institut pour la politique sociale » montrent deux autres conclusions inquiétantes : Une croissance de l'islamophobie dans la communauté musulmane, chez les jeunes qui ont passé la majeure partie de leur vie aux Etats-Unis, et dans la communauté musulmane blanche. Deuxièmement, une islamophobie en augmentation dans les écoles.
Ce rapport indique que 48 % des familles musulmanes avec des enfants d'âge scolaire, ont déclaré avoir été victimes d’agressivité pour des motifs religieux, au cours de l'année écoulée. Alors que ces problèmes ne représentent que 13% pour les juifs et 18% pour les autres religions.
Un rapport de « l'Institute for Social Policy and Understanding » note que les musulmans américains sont des créateurs d'emplois, employant en moyenne 8 travailleurs et fournissant un total d'au moins 1,37 million d'emplois aux États-Unis. Ils sont également très instruits, 46% des Américains musulmans de plus de 25 ans déclarent avoir un diplôme universitaire. Malgré les mauvaises pratiques électorales, les musulmans américains n'hésitent pas à voter et l'inscription des électeurs parmi les musulmans, a considérablement augmenté, passant de 60 % en 2016 à 81 % en 2022. Il a été constaté que les musulmans américains désapprouvent la violence contre les civils, à un taux plus élevé que les évangéliques blancs.