La victoire de l'extrême droite en Italie et la poursuite de la propagande mondiale antimusulmane
Pendant des mois, des experts, ainsi que des politiciens et des universitaires italiens, ont rejeté la notion de « menace fasciste » en soulignant que les partis néo-fascistes italiens (Fratelli d'Italia) étaient depuis longtemps intégrés à la politique parlementaire et électorale démocratique. Les commentateurs disent que le parti des Frères italiens n'est pas extrémiste, mais modéré, réaliste et pragmatique sur des questions telles que les relations avec l'UE, l'économie et la politique étrangère, alors que son parti est directement affilié au Mouvement social italien (MSI), créé par les ministres de Mussolini. Loin de nier cette affiliation, Meloni a toujours fièrement promu le groupe. Ses discours sur « Dieu, la famille, la patrie » et ses discours sur les communautés minoritaires s'inscrivent totalement et en continuité directe, avec le fascisme historique. L'extrême droite européenne de la Russie à la France, qui dans un passé pas si lointain, était en marge, est devenue un véritable mouvement de masse en seulement deux décennies, de plus en plus capables d'accéder au pouvoir. Les récentes élections en Suède et en Italie, sont en pleine continuité avec la montée de l'extrême droite non seulement en Europe et en Occident, mais partout dans le monde.
Depuis le début des années 2000, des livres et des articles ont été publiés sur la « montée de l'extrême droite à travers l'Europe » et les populismes ultra-nationalistes, et les politologues ont montré qu'il ne s'agissait pas d'une rupture avec le passé, mais d'une série de vagues continues de plus en plus importantes. Dans des pays comme la Pologne, la Hongrie, la Suède et maintenant l'Italie, les partis d'extrême droite contrôlent désormais les gouvernements. Nous voyons maintenant ces mouvements de droite fusionner, s'imiter, s'inspirer mutuellement et établir des connexions transfrontalières et des coalitions politiques institutionnalisées. L’extrême droite gagne même lorsqu'elle perd aux urnes en imposant son discours dans les débats nationaux, et en forçant d'autres partis conservateurs, modérés et parfois même de gauche, à changer leurs thèmes et propositions politiques. Cela est particulièrement vrai dans la fixation hostile sur l'islam et les musulmans dont les modes de vie et les systèmes de croyance sont considérés comme étant « en conflit avec l'identité nationale » des pays européens. L'islamophobie est maintenant devenue l'une des idéologies les plus importantes que tous ces partis ont en commun. Ce processus est déjà bien engagé, mais en raison de l'explosion de l'extrême droite, le sentiment antimusulman s'est intensifié pour créer une islamophobie mondiale, historiquement nouvelle ».
