Lutte contre les stéréotypes au sein de l'organisation WISE
WISE a aussi pour but de faire disparaitre les stéréotypes sur les femmes musulmanes, dus à de mauvaises traditions sociales dans certains pays islamiques, qui marginalisent les femmes, ou à une mauvaise perception de l'islam et des musulmans, dans les sociétés occidentales.
Cette organisation fournit un lieu et une plate-forme aux musulmans du monde entier, pour discuter des interprétations du Coran, confronter les mauvaises traditions et les préjugés, et également sensibiliser les femmes à l'islam.
Selon Julie Pruzan-Jørgensen, spécialiste des sciences sociales, les programmes de l'organisation ont un potentiel important pour autonomiser les femmes arabes et pousser à la réforme des pratiques patriarcales. En 2006, WISE a été fondée afin de vaincre les stéréotypes selon lesquels les musulmans sont des terroristes et que l'Islam opprime les femmes.
La direction de cette organisation est sous la responsabilité de Mme Daisy Khan et son siège est à New York. Khan travaille sur des questions telles que les droits des femmes musulmanes, l'islam aux Etats-Unis, l'islamophobie et l'extrémisme. Elle a été incluse dans la liste des « 100 personnes les plus influentes » du magazine Time, le Huffington Post l'a classée parmi les « 10 meilleures responsables religieuses », et le magazine More l'a décrite comme « le lien entre l'islam modéré et l'Occident ».
Avant de fonder WISE, Daisy Khan a été directrice exécutive de « l'American Society of Muslim Advancement (ASMA) », une organisation à but non lucratif destinée au renforcement de l'identité musulmane américaine et à la construction de ponts entre la communauté musulmane et le public, par le dialogue interreligieux, en mettant l'accent sur des questions telles que l'identité, la culture et les arts.
Khan a lancé deux programmes : « Muslim Leaders of Tomorrow » ou « MLT » en 2004, et « Islamic Women's Initiative in Spirituality and Equality » en 2006.
Le but de ces deux initiatives était de donner aux femmes et aux jeunes musulmans les moyens de former des leaders engagés pour la justice sociale qui ont une approche correcte et humaine, et sont une voix juste dans la communauté musulmane.
A une époque où beaucoup pensaient qu'il y avait un « choc » entre l'Occident et le monde islamique, Mme Khan a contesté cette idée fausse en argumentant la coopération croissante qui existe aujourd’hui, entre les religions abrahamiques.
Khan est titulaire d'un baccalauréat en beaux-arts et a travaillé comme designer architectural pendant 25 ans avant de faire du travail social. Avec un profond intérêt pour l'art, Khan pense que l’art est un moyen efficace pour rassembler les gens. Après les attentats terroristes du 11 septembre, Khan a rejoint un réseau d'artistes musulmans américains des arts du spectacle, des arts littéraires et visuels, pour rassembler les musulmans autour de la culture et de l'art
WISE a organisé des conférences sur les droits des femmes musulmanes, comme la conférence de 2010 en Malaisie, qui a attiré plus de 200 femmes musulmanes de plus de 55 pays.
Lors de la première conférence de WISE tenue en Malaisie, en 2007, WISE a élaboré un plan de 10 ans pour « faire progresser le leadership mondial des femmes dans l'islam ». Les conférences de WISE proposent des articles universitaires, des ateliers et un portail en ligne pour les femmes musulmanes, qui diffuse des vidéos et présente une mosquée virtuelle. En outre, WISE a formé un conseil pour les femmes qui publie des déclarations religieuses sur le harcèlement. Bien que ce conseil n'ait aucune autorité légale pour émettre des fatwas, il exerce une influence dans de nombreux pays où l'islam est la religion principale.
Selon le site officiel de cette organisation, les programmes de WISE abordent les problèmes sociaux les plus importants comme la prise de conscience de la riche diversité de la vie des femmes musulmanes, proposent des articles de recherche sur les droits des femmes musulmanes, des rassemblements mondiaux, des publications sur le fléau de l'islamophobie, l'extrémisme et la menace émergente de la suprématie blanche, des plateformes d'apprentissage en ligne, pour des établissements d'enseignement supérieur, et des partenariats interreligieux et communautaires avec des femmes de différentes professions et religions.
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