Les petits jeûneurs du Maroc
Les filles qui jeûnent pour la première fois, sont ornées de bijoux, mettent des voilettes et des couronnes sur leur tête, et appliquent du henné sur leurs mains. Les adolescents qui atteignent l'âge des devoirs religieux, portent des vêtements locaux et mettent du henné sur leurs paumes.
Sara Al-Talibi, mère de deux enfants, qui célèbre à la fin de la première semaine du mois sacré, à l'occasion de la première année de jeûne de son fils de sept ans, Ahmed, qui pratique le jeûne avant l’âge requis, a déclaré : « Pour que mon enfant supporte la soif et la faim pendant la journée, je l'accompagne dans diverses activités pour lui éviter l'ennui et l'idée de manger. Avant le jour de jeûne, j’ai acheté des vêtements traditionnels que mon fils portera à la table de l'iftar, et je lui donne tout ce qu’il veut au niveau de la nourriture. Les célébrations familiales des premiers jours de jeûne au Maroc, ont été restreintes pendant l'épidémie de Corona, mais avec la normalisation de la situation, les familles invitent quelques parents et amis à assister à la célébration du premier jour de jeûne de leur enfant ».
Dans la ville de Meknès, au Maroc, dont Sara est originaire, la maîtresse de maison remplit la table du Ramadan et pose sur la table, un plateau de dattes et des tasses de lait avec lesquels l'enfant rompt son jeûne, en présence de tous les membres de la famille qui l’applaudissent.
Au nord du Maroc, la mère place une pièce de monnaie dans le repas ou la tasse de lait ou la décore avec un ruban d'argent et de billets en guise de cadeau.
Certaines familles hissent l'enfant sur une échelle de bois, avant la rupture du jeûne, signe de la proximité divine et de son ascension spirituelle.
La 27ème nuit du mois sacré, qui est une nuit de grâce dans la tradition marocaine, les parents encouragent leurs jeunes enfants à jeûner ce jour-là, parfument leurs maisons avec de l'encens, font l'aumône, prient et expriment leur bonheur. Les enfants qui jeûnent ce jour-là, portent des vêtements traditionnels, les filles portent des bijoux berbères, et les enfants rompent leur jeûne avec des dattes, du miel, des amandes et des œufs durs.
Même si elle a déménagé à Rabat il y a trente ans, depuis sa ville natale du sud-est du Maroc, Aïcha adhère toujours aux coutumes du mois sacré et essaie de les transmettre à ses enfants et petits-enfants.
Avec le temps, les coutumes du ramadan se sont estompées au Maroc, mais les mères et les grands-mères, en tant que gardiennes des traditions, encouragent leurs filles à les pratiquer et à les faire revivre, et les transmettent de bouche à oreille à leurs enfants et petits-enfants, pour qu'elles restent vivantes dans leur mémoire.
