Des milliers de Maliens ont participé au crépissage de la grande mosquée de Djenné

Plusieurs milliers de personnes ont participé dimanche 4 juin au crépissage de la grande mosquée de Djenné, située à 570 kilomètres de Bamako, au Mali.

Considéré comme une fête populaire majeure, cet événement était censé avoir lieu en 2019 mais avait été annulé en raison de problèmes de sécurité. La mosquée est l’un des plus grands édifices en terre crue au monde.

Pour Boncana Traoré, qui perpétue le métier de son père, chef des maçons de Djenné, cette journée est spéciale. « Je dois être là avant les autres, en tant que maçon respectueux, car toute l’organisation du crépissage repose sur nous, les maçons. Nous sommes impliqués dès le début jusqu’à… », explique-t-il.

Le crépissage est un travail ardu, mais cette journée est aussi un moment de partage et de solidarité où chacun met la main à la pâte. Les femmes ont un rôle important en fournissant de l’eau pour mélanger avec la boue et les enfants jouent en se lançant des boules d’argile.

Après cinq heures de travail acharné, la mosquée est entièrement crépie. Seydou Touré, le visage et le t-shirt couverts de boue, est heureux. « Djenné est un carrefour où toutes les communautés, qu’elles soient dogon, bozo, songhoy, chrétienne ou musulmane, ont travaillé pour que le crépissage se déroule dans la bienveillance, l’harmonie et la joie », dit-il.

L’imam de la mosquée, Yelpha Djeite, se réjouit de la reprise de cette grande fête. « C’est la plus grande fête pour nous, habitants de Djenné. C’est une tradition qui permet de préserver notre mosquée, car elle est construite en banco avant la saison des pluies », explique-t-il.

La mosquée de Djenné est revêtue de son plus bel habit et prête à affronter les gouttes de pluie de l’hivernage qui s’annonce. Cette journée a permis de renforcer la coexistence pacifique entre les communautés dans le centre du pays.

Maliactu