Le nouveau problème de la France avec les musulmans : l’abaya !
Alors que le débat a commencé après une réunion tenue par le ministre français de l’éducation nationale, Pap Ndiaye, Le Conseil français du culte musulman (CFCM) affirme dans un communiqué de presse que la longue robe "n'est pas" un signe religieux musulman, bien qu'elle soit présentée "à tort" comme tel.
"Nous sommes dans le droit de nous interroger sur l'autorité qui, dans notre République laïque, a décrété que l'abaya est un signe religieux musulman", écrit le CFCM. "Pour nous, ce vêtement n'en est pas un".
Qualifiant le phénomène d’ « atteinte à la laïcité », Caroline Fourest, dont l’islamophobie est connue de tout le monde écrit dans un article : « Il suffit d’une déclaration claire et nette du ministre de l’Éducation nationale pour appliquer la loi à cette tenue couvrante qu’est l’abaya. »
Tout en critiquant la position du ministre de l’éducation qu’elle qualifie d’une fuite des sujets fâcheux, elle dit : « Lorsque le problème des abayas est devenu impossible à ignorer, il a renvoyé la balle aux directeurs d’établissement, comme Lionel Jospin en 1989, à propos du voile et de l’affaire de Creil. »
Le Parisien a publié en une un article sous le titre « ‘’Ne pas prendre ce qui se passe à la légère’’ : l’école face au défi des abayas ». Le journal revenait sur une réunion tenue, par le ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye, avec les recteurs des différentes régions « pour évoquer la multiplication des incidents liés à ces robes traditionnelles ».
« Ces tenues amples, pas interdites par la loi mais prohibées dans les établissements car considérées comme signe d’appartenance religieuse, jouent sur une ambiguïté source de conflits », poursuit le journal.
Pour Delphine Girard, il est légitime que l’on se pose la question de savoir si l'abaya a une vocation nécessairement religieuse. Ce que l'on voit, c'est que c'est un habit de tradition islamique, porté dans des pays islamiques qui ne sont pas forcément des pays arabes. C’est donc un habit de tradition religieuse. Et la frontière est extrêmement mince entre tradition et religieux, et c'est justement cette ambiguïté que nos ennemis les islamistes exploitent avec beaucoup de jugeote. C'est une attaque très réfléchie qui montre justement une volonté de tancer la loi de 2004 d’une manière extrêmement fine. Car l'abaya est une volonté politique ce n’est pas juste de la fantaisie d’adolescent ou une provocation de lycéens ; c’est une attaque politique concertée ourdie par des adultes. Et on ne peut pas faire semblant d’ignorer que la loi de 2004 est remise en question de manière ostensible.
Un spécialiste de philosophie politique, Jean-Fabien Spitz, pense que l’idée même d’un vêtement « religieux » est une absurdité. Dans une république laïque, aucun vêtement n’est musulman, ni juif, ni chrétien. Lors du débat consacré à la loi de 1905, certains députés, qui avaient évoqué la possibilité d’interdire le port de la soutane dans l’espace public se sont attirés cette réponse d’Aristide Briand : « Ce costume n’existe plus pour nous avec son caractère officiel… La soutane devient un vêtement comme un autre, accessible à tous les citoyens, prêtres ou non ». Mais l’idée d’un vêtement religieux « par destination » est deux fois plus absurde. Cela voudrait dire qu’un vêtement changerait de sens en fonction de l’intention de celui qui le porte, ce qui justifierait son interdiction lorsqu’il est avéré que celui ou celle qui le porte a l’intention de lui conférer une signification religieuse.
Il semble que le phénomène de l’islamophobie, continue d’hanter en une France, qui ne cesse de soumettre ses musulmans aux pressions. Après l’interdiction du voile islamique, l’abaya peut être une nouvelle interdiction !
