Selon un article d’analyse publié dans Al-Bayan et repris par IQNA, l’idée d’une hostilité profonde et durable des sionistes envers les Arabes ne serait pas nouvelle : elle trouverait ses racines, d’après l’auteur cité, dans des interprétations religieuses et historiques tirées de textes bibliques et talmudiques.
L’article soutient que ces textes, combinés à des récits fondateurs et à des pratiques éducatives et militaires, auraient contribué à forger une mentalité fondée sur la force, la violence et la légitimation de la conquête, laquelle se manifesterait — toujours selon ce point de vue — dans des événements et des politiques contemporaines.
Textes sacrés, justification religieuse et mémoire historique
L’article commence par établir un lien direct entre certains passages de l’Ancien Testament (Torah) et des lectures talmudiques, et la manière dont ceux-ci auraient été mobilisés pour justifier des actions violentes. L’auteur rappelle des citations bibliques — notamment des passages du Deutéronome et du livre de Josué — qui décriraient la conquête de Canaan et la destruction des peuples vaincus comme des actes ordonnés ou sanctionnés. Ces récits, lit-on, auraient servi de modèles narratifs où la guerre sainte et l’anéantissement des villes conquises sont présentés comme des pratiques légitimes et exemplaires.
Le texte insiste sur le fait que, selon l’analyse, ces traditions scripturaires ont été interprétées par certains courants comme un mandat divin autorisant la violence contre des non-Juifs. L’article évoque aussi des interprétations talmudiques dénoncées par l’auteur comme déclarant que le meurtre d’un non-juif ne constituerait pas un péché aux yeux de Dieu, et que celui qui tuerait un « idolâtre » pourrait même recevoir des récompenses spirituelles. Ces affirmations sont présentées comme des éléments qui, aux yeux de l’analyste, auraient alimenté une idéologie de supériorité et de déshumanisation envers les « autres ».
De la construction idéologique à la pratique politique et militaire
La deuxième partie du texte relie cette prétendue matrice religieuse aux pratiques politiques et militaires du mouvement sioniste et de l’État d’Israël. L’auteur cite des figures historiques — David Ben-Gurion, Menachem Begin — et des événements traumatiques tels que les massacres de Deir Yassin, Sabra et Shatila, ou l’attentat de la mosquée Ibrahimi à Hébron en 1994 (attribué à Baruch Goldstein selon le texte) pour illustrer, toujours d’après lui, la continuité entre une idéologie belliqueuse et des actes commis au nom de la sécurité ou de l’existence nationale.
L’analyse avance que l’éducation, les institutions et les pratiques militaires israéliennes auraient contribué à ancrer chez certaines générations une culture de la force, modelée par des épreuves physiques et des narratives héroïques. L’auteur mentionne en outre des figures célébrées comme symboles d’une militarisation du corps social, et affirme que le sionisme, en tant que projet, se serait servi de la mémoire de persécutions passées et d’une crainte du monde extérieur pour légitimer des politiques d’expulsion, de colonisation et d’élimination de populations autochtones.
Explications et exemples cités par l’auteur
L’article s’appuie sur des extraits bibliques et talmudiques (par exemple des passages du Deutéronome et du livre des Nombres) dont l’interprétation est présentée comme encourageant la destruction des peuples ennemis. Il mentionne aussi explicitement des propos attribués à des leaders sionistes (Ben-Gurion, Begin) pour montrer que l’idée selon laquelle « Israël ne peut exister sans la force et les armes » aurait trouvé un écho politique. Enfin, l’auteur évoque des massacres historiques et contemporains comme preuves, à ses yeux, de la mise en pratique d’une telle doctrine.
Conclusion
Le texte propose une lecture critique et polémique liant récits religieux, interprétations talmudiques et pratiques politiques violentes. Il avance que, via une longévité de lectures guerrières et une instrumentalisation de textes sacrés, se serait constituée — selon l’argumentaire — une « mentalité sioniste » caractérisée par l’usage de la force, la déshumanisation de l’autre et la célébration de la violence.
Qu’il s’agisse d’interprétations théologiques, d’analyses historiques ou d’accusations de responsabilité politique, ces assertions relèvent d’un débat intense et hautement controversé qui met en jeu des questions de méthode historique, d’exégèse religieuse et d’éthique politique.