Après plusieurs siècles, le mot jurisprudence est passé de la connaissance de la religion à la connaissance des règles et des principes de la religion, puis à la connaissance des branches secondaires de la religion.
La science de la religion se composait de trois parties et la jurisprudence s'appliquait à chacune d'elles, non seulement dans les mots, mais aussi dans les livres et les hadiths. Lorsque le mot jurisprudence est utilisé dans les revayats, il inclut la morale et les croyances, et n’est pas limité aux règles religieuses.
Le premier effet de cette transformation est que, petit à petit, les croyances, la vision du monde et l'éthique ont pris une place secondaire, et même dans les centres islamiques et les écoles religieuses, sont devenues des cours facultatifs et parallèles, de telle sorte qu'aujourd'hui, quelqu'un peut devenir mujtahid sans savoir lire le Coran.
Ce changement fit oublier deux parties parmi les trois parties de l'éducation religieuse, qui devaient contribuer ensemble, au bonheur humain, au profit des questions pratiques.
Or, une société n'est pas régie uniquement sur la base des lois et de la jurisprudence, mais a besoin de croyances et d'éthique, pour instaurer l'amour et l'affection qui sont nécessaires dans une société islamique. C’est pourquoi le Martyr Sadr, pour supprimer les effets de ces changements, estimait qu’il fallait reconsidérer la façon dont nous présentons la jurisprudence.
Extrait des propos de Mohsen Esmaili, professeur à l'Université de Téhéran, lors d’une réunion spécialisée sur les « Développements historiques du concept de jurisprudence et l’oubli de la morale »