Si dans certains récits, les mots « droit musulman » ou « droit du croyant » sont mentionnés et donnent la priorité aux musulmans et aux chiites, cela ne signifie pas que les non-musulmans n'aient aucun droit ou que les musulmans aient le droit de les priver de leurs droits.
Les « droits des gens » sont le sujet le plus important et le plus fréquent dans la religion islamique, et le verset le plus long du Coran (sourate Baqarah, verset 282) est également consacré à ce sujet :
« Ô les croyants ! Quand vous contractez une dette à échéance déterminée, mettez-la en écrit, et qu'un scribe l'écrive, entre vous, en toute justice; un scribe n'a pas à refuser d'écrire selon ce qu'Allah lui a enseigné; qu'il écrive donc, et que dicte le débiteur: qu'il craigne Allah son Seigneur, et se garde d'en rien diminuer. Si le débiteur est gaspilleur ou faible, ou incapable de dicter lui-même, que son représentant dicte alors en toute justice. Faites-en témoigner par deux témoins d'entre vos hommes et à défaut de deux hommes, un homme et deux femmes d'entre ceux que vous agréez comme témoins, en sorte que si l'une d'elles s'égare, l'autre puisse lui rappeler. Et que les témoins ne refusent pas quand ils sont appelés. Ne vous lassez pas d'écrire la dette, ainsi que son terme, qu'elle soit petite ou grande, c'est plus équitable auprès d'Allah, et plus droit pour le témoignage, et plus susceptible d'écarter les doutes. Mais s'il s'agit d'une marchandise présente que vous négociez entre vous, dans ce cas, il n'y a pas de péché à ne pas l'écrire. Mais prenez des témoins lorsque vous faites une transaction entre vous, et qu'on ne fasse aucun tort à aucun scribe ni à aucun témoin. Si vous le faisiez, cela serait une perversité en vous. Et craignez Allah. Alors Allah vous enseigne et Allah est Omniscient ».
Le Commandeur des Croyants, l'Imam Ali (as) a également dit : « Dieu, Tout-Puissant, fait passer les droits de Ses serviteurs avant Ses propres droits ».
Lorsque l'Imam Hussein (as) a posé comme condition pour l’accompagner dans la lutte contre l'oppression, de ne pas avoir de dettes, c’est parce qu'il estimait que les droits des gens passaient avant la participation au Djihad.
Dans la 13ème partie de son livre sur « Les droits des gens et la morale islamique », l'Ayatollah Azami Mazaheri, présente les droits des non-musulmans », et écrit : « Le Coran dit que le Prophète (psl) et les musulmans sont bons les uns envers les autres et les droits spéciaux, entre musulmans et entre chiites, ont pour but de créer de l'affection entre eux, pour la réalisation de l’unité.
L'Imam Sadegh (as) conseille aux musulmans de s'unir, d'être bons et d'aider les nécessiteux.
Par conséquent, selon les enseignements du Coran et des Ahl-ul-bayt (as), le respect de la réputation et des droits, moraux et financiers, de tous, quelle que soit leur religion, est fermement recommandé. Le Coran demande clairement aux musulmans de traiter les non-musulmans qui ne combattent pas les musulmans ou ne les chassent pas de leur pays, avec bonté et justice.
«لا يَنْهَاكُمُ اللهُ عَنِ الَّذِينَ لَمْ يُقَاتِلُوكُمْ فِي الدِّينِ وَ لَمْ يُخْرِجُوكُمْ مِنْ دِيارِكُمْ أَنْ تَبَرُّوهُمْ وَتُقْسِطُوا إِلَيْهِمْ إِنَّ اللَّهَ يُحِبُّ المقسطين «
« Allah ne vous défend pas d'être bienfaisants et équitables envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour la religion et ne vous ont pas chassés de vos demeures. Car Allah aime les équitables » (Coran 60 :8)
Par conséquent, bien que selon les enseignements islamiques et chiites, musulmans et chiites ont des droits spéciaux les uns envers les autres, la nécessité de respecter les droits du peuple ne se limite pas au respect des coreligionnaires, mais exige également le respect des droits des adeptes d'autres religions.
Lorsque Amir al-Mu'minin (AS) était au pouvoir, son armure fut perdue et trouvée chez un chrétien. L'Imam qui était sûr d'être le propriétaire de l'armure, ne lui a pas pris l'armure par la force mais s'est plaint auprès d’un juge, disant que cette armure lui appartenait et qu’il ne l'avait vendue ni donnée à personne. Le chrétien dit que cette armure était la sienne et nia les affirmations d'Amir ul Mu’minin.
Le juge demanda à Hazrat Ali (AS), s’il avait des preuves ? Il dit non et le juge vota en faveur du chrétien qui a pris l'armure et est parti. Il se retourna après avoir fait quelques pas, et dit : « Je témoigne que cette manière de juger est celle des prophètes, puis il se convertit à l'Islam et dit à Amir al-Mu'minin (as) : « Je jure que que l'armure est à toi ». L’Imam Ali (as) lui a donné l'armure et par la suite, onl’a vu combattre à Nahravan avec Amir ul Mu’minin (AS).
Autrement dit, un dirigeant musulman et un chrétien étaient égaux aux yeux d’un tribunal islamique compétent, et un juge ne se prononçait pas en faveur du dirigeant islamique, sans preuves suffisantes, simplement parce que l’autre partie était non-musulmane.
Dans les guerres qui leur ont été imposées par les infidèles et les non-musulmans en général, le Prophète (psl) a toujours ordonné aux guerriers de l'Islam de s'abstenir de tout comportement contraire à l'éthique, et de persécuter les survivants de la guerre.
Il disait : « Lorsque vous gagnez, ne poursuivez pas l'ennemi, ne mutilez pas les morts et ne faites rien aux femmes. Ayez un respect particulier pour les femmes, ne tuez pas les personnes âgées et les enfants, ne coupez pas l'eau à l'ennemi, ne souillez pas leur sol avec du poison et n'abattez pas les arbres ».