En 2013, le groupe terroriste takfiri avait occupé une partie de l'Irak et compte tenu de l'hostilité de ce groupe envers la communauté musulmane chiite, le risque des attaques terroristes jetait une ombre sur le chemin des pèlerins d'Arba’in.
Cette année-là, Ahmad Masjid Jame'i, bien connu dans le domaine de la culture et de l'art, responsable du ministère de la Culture et de l'Orientation islamique et représentant au conseil municipal de Téhéran, en compagnie avec des photographes célèbres de notre pays (Hamid Forutan, Javad Golzar, Mohsen Sajjadi, Davud Kahrdar, Mehdi Nosrati, Reza Yousefi, Seyed Bahauddin Bani Taba, Sa’id Barabadi, Alireza Tabesh, Mahbobeh Haghighi, Zahra Golshan, Mohammad Moradkhani, Behrouz Shojaei, Samaneh Jafarzadeh, Mohsen Dalili, Masoumeh Asghari, Masoumeh Amini, Elaheh Ebrahimi, Nargez Raisi, Sara Karimian, Mona Eslami, Hojjat Masjid Jamei et Kazem Masjid Jamei) a participé pour la première fois, à la marche d'Arba’in.
Le résultat de leur travail est un livre intitulé « Arbain », qui est le premier ouvrage publié sous la forme d'un récit illustré du mouvement des pèlerins d'Arbain, publié grâce aux efforts de M. Masjid Jamei et Hadj Agha Shahreshtani, en trois langues, persan, arabe et anglais, dont un exemplaire a été offert à l'Ayatollah Sistani.
Au 10ème anniversaire de la publication du livre « Arbain », trois photographes, Dawood Ghahrdar, Javad Golzar et Seyed Bahauddin Bani Taba, dans un entretien avec l'Agence internationale de presse coranique (Iqna), ont comparé la situation de cette année-là avec les services actuels rendus aux pèlerins d’Arba’in.
Ghahrdar a déclaré : « Cette année-là coïncidait avec l’époque où une partie de l’Irak était occupée par le groupe terroriste de Daesh qui envisageait de s’emparer de l’ensemble de l’Irak. Le mouvement populaire des pèlerins a reflété la régression et l’instabilité de ce groupe terroriste takfiri dans le monde. Je me souviens qu’une photo a été prise à ce moment-là, qui a fait beaucoup de bruit. Cette photo provenait du sanctuaire d’Hazrat Aba Fazl al-Abbas (AS), et le photographe de l'agence « Reuters » a pris une photo sous le même angle où nous étions présents. ».
Bani Taba a déclaré : « La marche d’Arba’in est une réponse aux adversaires de ce mouvement symbolique et révolutionnaire, et sans le mouvement de Zainab, ces 40 jours n'auraient pas eu de résultat et Arbain n'aurait existé. A cette époque (en 1393) la sécurité n’était pas celle d’aujourd’hui. Les installations dans la zone de sécurité de cette cérémonie, n'avaient pas les capacités, les informations et les équipements qui existent aujourd'hui. Si les gens regardent la collection de photos de la marche d'Arba’in de 2013, publiée sous la forme d'un livre intitulé « Arba’in », ils comprendront à quel point les pèlerins de l'Imam Hussein (as) coopéraient avec les responsables de la protection de cette cérémonie.
J'espère que des livres comme « Arbain », recevront plus d'attention de la part des autorités et des milieux de l'édition. Il ne fait aucun doute que la représentation de cet événement majeur au niveau international, peut encourager davantage de personnes à participer à cet événement et permettra la mise en œuvre d’une construction culturelle. Ce qui est commun à tous les gens, qu’ils soient chrétiens ou non, zoroastriens, musulmans chiites ou sunnites, est que l'être humain par nature, qu'il le veuille ou non, vit « centré sur le sens ». Mais d'un point de vue quantitatif et qualitatif, à mon avis, les mesures prises au long de l'année, à l'exception des journées de marche d’Arba’in, qui sont réalisées par les autorités, ont encore du travail à faire. Pour tous les gens qui participent à cette marche, la raison la plus importante de leur présence dépasse la dévotion au leader des martyrs, à son récit, à son mouvement et à son école. Penser et méditer se fait dans la solitude, obtenue et assurée dans la marche d'Arba’in.
Golzar a déclaré : « Sans aucun doute, faire des photos était beaucoup plus difficile il y a 10 ans qu'aujourd'hui. A cette époque, à l'invitation de M. Masjid Jamei, gendre et représentant de l'Ayatollah Seyed Ali Sistani, avec un certain nombre de collègues et amis du photographe, nous sommes allés en Irak, à l’époque de l’occupation de Daesh, et nous craignions à chaque instant, que quelque chose arrive. A cette époque, l'ambiance de la marche d'Arba’in était presque équivalente à une situation de guerre.
Daesh était directement présent à cette époque, et nous avons assisté à des explosions, diverses et nombreuses, autour de Karbala et même à Karbala, perpétrées pas les terroristes de Daesh. Le nombre de pèlerins iraniens à cette époque, était bien inférieur à celui de ces dernières années. Lorsque nous regardons cet évènement, nous pouvons clairement observer ces différences et les énormes progrès qui ont été faits dans la croissance, quantitative et qualitative, de cet événement, au cours des dernières années. Des adeptes d'autres religions et des personnes vivant dans des pays non musulmans, accordent une attention particulière à la marche d'Arba’in, à cette grande épopée et à la dévotion des musulmans pour Sayed al-Shohada. Cette année-là, en raison de la présence du groupe terroriste, nous pensions que le nombre de pèlerins diminuerait mais les images qui ont été publiées dans le livre « Arba’in », montrent que rien ne pouvait affaiblir la dévotion des amoureux d'Abba Abdullah. Le résultat fut que non seulement leur nombre ne diminua pas l'année suivante ni les années suivantes, mais que chaque année, nous assistons à ce grand événement et à la présence de plusieurs dizaines de millions d'amoureux de l'Imam Hussein (as), de chercheurs sur le mouvement de l’Imam Hussein, de la communauté musulmane et même d’adeptes d'autres religions ».