Devin Stewart, chercheur américain dans le domaine de la langue arabe et des études islamiques et chiites, a écrit de nombreux ouvrages d’études coraniques. Etudiant en études du Proche-Orient, il a travaillé et fait des recherches à l'Université Emory dans l'État de Géorgie, aux États-Unis, et a enseigné dans le domaine des études arabo-islamiques et du Moyen-Orient. Ses recherches portent sur la jurisprudence islamique, le Coran, l'islam chiite, les relations entre les écoles islamiques et la dialectologie arabe.
Parmi ses ouvrages publiés, on peut citer « La jurisprudence islamique : Réponse des chiites du XIIe siècle au système de jurisprudence sunnite », un certain nombre d'articles sur des érudits chiites des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, et de nombreux ouvrages d’études coraniques, d’études littéraires et de langue arabe.
Il se concentre actuellement principalement sur les ouvrages de jurisprudence islamique, compilés entre 800 et 1000 après JC.
Le site d'information Al-Quds al-Arabi, dans une interview avec ce chercheur américain, a examiné ses études coraniques et ses recherches en langue arabe. Stewart a expliqué comment il s'est lancé dans les études coraniques et déclaré : « J'ai commencé à étudier l'arabe à l'Université de Princeton.
Je ne connaissais pas cette langue auparavant, mais je savais que l'arabe est une langue très importante mais en même temps difficile. J'hésitais entre l'arabe et le chinois. Cependant, je me suis dit que pour écrire en chinois, il fallait être un artiste car écrire cette langue est plus proche de la peinture et exigeait des compétences artistiques qui me manquaient. J’ai donc choisi l’arabe. Le Coran ne faisait pas partie de mes intérêts académiques à cette époque, et j’ai étudié rapidement le Coran dans le cadre du cours d’islam. Par la suite, j’ai été obligé de faire référence au Coran dans mes recherches.
Il existe des discussions utiles parmi les érudits coraniques en Occident, sur l'exégèse. A une certaine époque, de grands savants qui s'intéressaient aux études coraniques, se spécialisèrent également dans l'interprétation. Pour cette raison, d'autres questions ont été négligées, notamment les aspects lexicaux, rhétoriques et historiques du Coran car ceux qui étaient engagés dans les études coraniques, consacraient tous leurs efforts à l’interprétation. A l’heure actuelle, une transformation s’est produite et les horizons de la recherche coranique se sont ouverts. Les chercheurs se tournent davantage vers l'histoire du Coran, les anciens manuscrits, l'utilisation des points colorés pour distinguer les lectures du Coran et la vocalisation des mots du Coran. Beaucoup de gens pensent que se concentrer sur le commentaire, les enseignements prophétiques ou les Hadiths, n'est pas la bonne façon de comprendre le Coran ».
A propos de l'histoire du Coran, ce chercheur américain a déclaré : « Les recherches sur l'histoire du Coran se sont bien développées. Dans le passé, les chercheurs se concentraient uniquement sur les Mushafs complets publiés, ils n’étudiaient donc pas les textes coraniques qui existaient il y a 300 ans. Il existe de nombreux textes qui remontent à une époque bien plus ancienne, mais ne sont pas des manuscrits complets et ne contiennent que quelques pages du Coran. Au cours des 20 dernières années, de nombreux chercheurs ont accordé une attention particulière à cette question. Déroche est le premier chercheur qui a mené des recherches sur les manuscrits disponibles dans les bibliothèques européennes, et a rendu un grand service dans ce domaine. Ses recherches sont considérées comme une réalisation importante dans la compréhension des étapes d'écriture des textes coraniques, les différentes méthodes d'écriture, le développement des lignes utilisées dans l'écriture du Coran et les différentes formes de nombreux Mushafs du Coran qui ont été écrits pendant la période des Omeyyades ».
Concernant la relation entre le Coran, la Bible et l’évangile, Devin Stewart a déclaré : « Le Coran s'est présenté comme le livre saint envoyé par Dieu, Tout-Puissant. Mais selon les versets du Coran, avant ce livre, il existait d'autres livres saints pour les juifs et les chrétiens. Certains noms importants ne sont pas mentionnés dans le Coran comme le nom d'Ève ou les noms d'Abel et de Caïn. Comment devons-nous connaître les noms d’Ève, d’Abel et de Caïn ? Nous devrions connaître ces noms à partir d'autres sources mais certains pensent que pour comprendre pleinement le Coran, un musulman ne doit pas s’appuyer sur les textes juifs ni les accepter ».
À propos des lettres qui apparaissent au début de certaines sourates du Coran, il a déclaré : « C'est un sujet de divergence entre les érudits islamiques et les islamologues occidentaux, et je ne suis pas d'accord avec certaines de leurs raisons. Par exemple, James Bellamy de l'Université du Michigan dit que ces lettres représentent des abréviations et sont différentes de la formule « Bismillah ». Cette interprétation n'est pas correcte, c’est comme si on disait que ces lettres représentent les premières lettres des noms de ceux qui ont collecté ces sourates ! A mon avis, ces lettres font partie de la sourate et ne sont ni une introduction ni le titre des chapitres ».