Anwar al-Khafaji, avocat irakien, dans une interview avec l’Agence iranienne de presse coranique (Iqna), sur la situation en Syrie après la chute de Bachar al-Assad, et les conséquences de la reprise du pouvoir par les groupes terroristes, a déclaré : « Le choix des groupes terroristes d’attaquer la Syrie est dû à plusieurs facteurs stratégiques, premièrement, le chaos politique et économique créé à la suite de plusieurs années de guerre, qui a affaibli le pouvoir du gouvernement dans certaines régions, deuxièmement, le vide sécuritaire dans certaines régions de Syrie, ainsi que les tensions, régionales et internationales, qui ont rendu l’environnement propice à leurs activités. En outre, la réduction de l’attention internationale à la lutte contre le terrorisme dans la région, et l’intérêt des grandes puissances pour d’autres questions, ont donné à ces groupes l’occasion d’organiser leurs rangs.
Cette guerre a des dimensions qui dépassent la destruction des groupes terroristes, car les parties en conflit, à savoir la Syrie et la Turquie, tentent d'atteindre des objectifs stratégiques.
La Syrie voit dans cette guerre, une occasion de reprendre le contrôle des régions du nord et du nord-est du pays, et de renforcer l'unité de ses régions après la chute de Bachar al-Assad. Le gouvernement intérimaire d'al-Jolani s'efforce d'acquérir une légitimité régionale qui est un chemin vers la légitimité internationale, et cela nécessite de fournir des garanties à la communauté internationale, pour renforcer cette légitimité aux niveaux arabe et international.
Les déclarations du nouveau gouverneur de Damas constituent une action controversée et sans précédent, et pourraient refléter les nouveaux développements politiques dans la région, en particulier la montée d'Ahmad Al-Shora (Al-Jolani) sur la scène politique syrienne.
Cependant, cette proposition se heurtera à une forte opposition nationale et étrangère, car la paix avec Israël est une question sensible. D'un point de vue juridique, la violation continue des lois et les informations alarmantes faisant état d'assassinats de loyalistes de l'ancien régime syrien, en particulier des Alaouites ou d'anciens membres de l'armée, constituent de graves violations du droit international humanitaire, et contribuent à la poursuite des déplacements et des crises, et des informations font état de milliers de Syriens cherchant l'asile en Irak.
Les mouvements arabes et internationaux devraient chercher à créer un environnement sûr pour l’ensemble du peuple syrien, et le conflit d’intérêts entre les parties locales et internationales ne devrait pas empêcher une solution rapide après la chute du régime syrien. D’un autre côté, la responsabilisation pour les crimes commis, constitue une étape importante vers l’instauration de la justice et la garantie des droits des victimes.
L’avenir nécessite un engagement collectif en faveur d’une solution politique et gouvernementale inclusive, qui respecte la souveraineté de la Syrie et les droits de son peuple, loin des ingérences étrangères, du terrorisme et de l’extrémisme. »