À l’approche du Ramadan, qui se tiendra entre le 1er et le 29 mars prochains, plusieurs millions de musulmans se préparent à célébrer le «mois béni du jeune», selon le rite de l’Islam. Problème, la France ne dispose pas d’assez d’imams pour que les fidèles pratiquent, pendant cette période, pleinement leur culte. Pour y remédier, la France a accordé, comme chaque année, des visas à des récitateurs étrangers, qui viendront lire le Coran dans les mosquées. Un dispositif également ouvert aux imams algériens, selon une information du journal Marianne confirmée au Figaro, qui ont reçu les mêmes autorisations que leurs homologues étrangers... en dépit des tensions diplomatiques entre Paris et Alger.
Malgré le bras de fer assumé avec le régime présidé par Abdelmadjid Tebboune, qui refuse entre autres de reprendre ses ressortissants obligés de quitter le territoire français, la place Beauvau assume sa politique d’accueil de «quelques dizaines» d’imams algériens. «Si on les empêche de venir pour le Ramadan, ce n’est pas l’Algérie qui sera embêtée, mais les musulmans en France. Un message détestable leur serait envoyé, ce serait la plus mauvaise manière de faire. On se tromperait de cible», réplique un proche de Bruno Retailleau. Selon qui «il y a mille autres façons d’envoyer des messages au régime algérien, de jouer un rapport, que des mesures de brimade sur le culte musulman.» «La liberté de culte, on y tient depuis des siècles», réplique-t-il.
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Des profils «très contrôlés»
Et l’Intérieur de se montrer rassurant : «Les imams qu’on nous envoie font l’objet d’une liste précise et sont criblés par les services, ils viennent de différents pays, - Maroc, Turquie, Algérie - et sont très contrôlés. Tout le système est géré par le ministre des Cultes». Ce proche de Bruno Retailleau n’hésite pas à faire le parallèle avec l’Église de France, à qui sont régulièrement envoyés «des prêtres venus d’Afrique». Ou le culte juif, qui bénéficie également de la venue de rabbins israéliens. «Tous les cultes ont besoin de main-d’œuvre», ajoute-t-on de même source.
Le Figaro