Vague de condamnations à Istanbul après la publication d'une caricature blasphématoire
Une foule de manifestants s’est réunie devant les bureaux de la revue sur l’avenue İstiklal pour dénoncer cet acte, jugé profondément irrespectueux. Une prière collective y a même été organisée.
Les autorités turques ont réagi rapidement. Le maire d’Istanbul a ordonné la saisie immédiate de tous les exemplaires du numéro en question et la suspension des comptes du journal sur les réseaux sociaux.
Le caricaturiste Doğan Pehlivan, les deux rédacteurs en chef et le directeur de publication ont été arrêtés. Toute manifestation dans le quartier de Beyoğlu a été interdite pendant 24 heures. Plus tôt, des manifestants avaient attaqué les bureaux du magazine à coups de pierres.
Le ministre de la Justice a rappelé que des poursuites avaient été engagées pour « outrage public aux valeurs religieuses » conformément à l’article 216 du Code pénal turc, soulignant qu’aucune liberté ne justifie l’atteinte aux croyances sacrées.
Le ministre de l’Intérieur, Ali Yerlikaya, a confirmé l’arrestation du dessinateur, dénonçant fermement « cette tentative honteuse de semer la division ».
Le ministre des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a également condamné « une agression haineuse déguisée en satire », affirmant que tous les responsables seront jugés, et promettant une lutte déterminée contre l’islamophobie, en Turquie comme à l’étranger.
