Azmi Abdulhamid, président du conseil consultatif de MAPIM (Organisation des organisations islamiques de Malaisie), a rappelé, lors de la 39ᵉ Conférence internationale de l’unité islamique, l’impérieuse nécessité pour les pays musulmans et les mouvements de la société civile d’agir de manière coordonnée et efficace face aux agressions et aux violations du droit international.
En dénonçant les « crimes contre l’humanité » commis par le régime israélien et en condamnant les récentes attaques visant des infrastructures civiles, il appelle à transformer la solidarité verbale en une union stratégique (diplomatique, judiciaire, économique et médiatique) pour défendre les droits des peuples palestinien et iranien, préserver la stabilité régionale et promouvoir une justice internationale réelle.
Renforcer l’unité stratégique des pays musulmans : au-delà des paroles
Abdulhamid insiste sur le fait que la foi en une « qibla » commune devrait se traduire par une référence unifiée dans les faits et non seulement dans les discours. Pour lui, l’Organisation de la coopération islamique (OCI) possède le potentiel d’être l’instrument approprié, mais elle doit cesser d’être purement symbolique et assumer pleinement sa mission de protection des musulmans partout dans le monde.
Il propose la création d’alliances diplomatiques parallèles (via le Mouvement des non-alignés, l’ASEAN, les BRICS et d’autres plateformes multilatérales) afin d’isoler et de mettre sous pression les agresseurs par des moyens juridiques et politiques.
Par ailleurs, il plaide pour des mesures concrètes : boycott ciblé, sanctions économiques coordonnées et renforcement des capacités de défense collective.
Sur le plan institutionnel, il recommande une réforme de l’OCI et la mise en place d’un mécanisme permanent de coordination stratégique entre gouvernements, société civile et mouvements de solidarité, pour transformer la rhétorique en actions protectrices et dissuasives.
Médias, justice et solidarité active : la Flottille de la Résistance comme modèle
Abdulhamid met en avant la Flottille mondiale « Global Sumud » comme un exemple emblématique de mobilisation citoyenne transnationale. Composée de volontaires et de navires venus de plusieurs pays (Tunisie, Maroc, Espagne, Italie, Malaisie) cette initiative vise à briser le blocus humanitaire et à attirer l’attention internationale sur la crise humanitaire à Gaza. Malgré les attaques subies, la flottille persiste, illustrant selon lui le réveil des consciences populaires quand les instances étatiques hésitent.
Il appelle aussi à la création d’un réseau médiatique islamique indépendant pour contrer les narratives hostiles et diffuser les faits, ainsi qu’à l’organisation d’un « tribunal populaire » ou d’une commission permanente d’enquête sur les crimes allégués, hébergée par des États solidaires.
Sur le plan économique et technologique, il préconise une coopération renforcée (énergie, sécurité alimentaire, technologies) pour réduire la vulnérabilité des États musulmans et assurer une résilience stratégique. MAPIM se dit prête à collaborer avec gouvernements, ONG et mouvements internationaux pour défendre le droit international, protéger les populations opprimées et consolider une solidarité multilatérale durable.