« 'Muslim Interaktiv' rejette les principes de la démocratie et de l'État de droit et affiche ainsi une attitude fondamentalement anticonstitutionnelle », a expliqué le ministère dans un communiqué. « Nous ne tolérerons pas que des organisations comme 'Muslim Interaktiv' s’en prennent à notre démocratie et à notre société libre », a déclaré le ministre de l’Intérieur, Alexander Dobrindt.
Des perquisitions ont été menées tôt dans la matinée dans sept bâtiments à Hambourg (nord), où a été fondée l'association en mars 2020.
D'après le site de la ville, l'association était présente sur divers réseaux sociaux, et dénonçait le « rejet permanent de l'ensemble de la communauté musulmane par les responsables politiques et la société allemande ». Son objectif, selon le ministère de l'intérieur, était « d'endoctriner un groupe de personnes aussi large que possible » et de « rejeter l'influence de l'Etat ».
L'association avait été sous le feu des critiques en avril 2024 lors d'un rassemblement à Hambourg où plus de 1.200 personnes avaient manifesté, dénonçant une politique prétendument islamophobe de l'Allemagne. On pouvait notamment lire sur les pancartes « Le califat est la solution ».
En parallèle, 12 perquisitions ont été menées à Berlin et en Hesse (ouest) dans le cadre d'enquêtes visant deux autres associations: « Generation Islam » et « Realität Islam ». L’Allemagne a interdit des organisations musulmanes comme l'ONG Ansaar en 2021, accusée de financer le terrorisme islamiste sous couvert d'action caritative.
Le pays a connu plusieurs attentats à motivation jihadiste ces dernières années, notamment depuis l'arrivée de centaines de milliers de réfugiés de Syrie ou d'Afghanistan à partir de 2015.
Des attaques au couteau ou à la voiture bélier, commises par des musulmans, ont mis l'immigration au premier plan de la campagne pour les élections législatives en février 2025. Et le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) a connu un essor record dans la foulée, arrivant en deuxième position du scrutin.
Pour enrayer cette ascension, le nouveau chancelier conservateur Friedrich Merz a opéré un tour de vis sur la politique migratoire.
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