La stratégie de la résistance dans la pensée du martyr Sayyed Hassan Nasrallah selon l’Ayatollah Issa Qassem

16:16 - November 10, 2025
Code de l'info: 3493933
IQNA-À l’occasion du premier anniversaire de la mort du secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, la revue libanaise Ightidar a publié un entretien approfondi avec l’Ayatollah Issa Qassem, principal leader religieux chiite de Bahreïn.

Dans cet entretien,  l’Ayatollah Issa Qassem livre une lecture spirituelle et politique de la vie, de la pensée et de l’action du « martyr de la résistance ». À travers ses propos, il esquisse le portrait d’un homme de foi, entièrement dévoué à Dieu, dont la vie fut un combat permanent contre l’injustice, la corruption et la domination.

L’Ayatollah Qassem présente Nasrallah comme une figure exemplaire du jihad spirituel et stratégique, enracinée dans l’école des Ahl al-Bayt et dans l’héritage révolutionnaire de l’imam Khomeiny et de l’imam Khamenei.


La foi, le courage et la pureté morale : les fondements personnels du martyr Nasrallah

Selon l’Ayatollah Issa Qassem, la grandeur de Sayyed Hassan Nasrallah ne provenait pas seulement de sa position politique, mais avant tout de sa stature morale et spirituelle. Dès les premiers instants de leur rencontre, il fut frappé par « la pureté de sa foi, son humilité sincère devant Dieu et sa force intérieure face aux épreuves ». Pour Qassem, Nasrallah incarnait l’unité parfaite entre foi et action : son jihad n’était pas une simple lutte armée, mais un acte d’adoration, un engagement total pour la vérité divine.

Le dirigeant bahreïni insiste sur le fait que la spiritualité du martyr se traduisait dans sa vie quotidienne par une simplicité exemplaire et une absence totale d’orgueil. Son humilité, loin d’être faiblesse, renforçait son autorité et lui conférait une puissance intérieure rare. C’est cette humilité, affirme Qassem, qui lui permettait de résister avec endurance aux pressions les plus dures, de supporter les deuils, les trahisons et les attaques, tout en restant fidèle à son idéal.

Nasrallah, poursuit-il, était le fruit d’une éducation religieuse fondée sur la sagesse des écoles traditionnelles chiites. Il était « un ensemble de vertus façonné par les bénédictions divines », où le savoir, la foi et la droiture formaient un tout indissociable. Pour Qassem, sa vie fut un exemple parfait du croyant qui ne sépare jamais le spirituel du politique : il combattait non pour le pouvoir, mais pour que la justice divine triomphe sur terre.

Le martyr libanais voyait dans la résistance non pas un choix circonstanciel, mais une obligation religieuse, inscrite dans l’ordre moral de l’islam. En cela, il rejoignait la vision des grands imams : résister face à l’oppression est un acte de foi, une continuation du message du Prophète et de l’imam Hussein à Karbala.


La stratégie de la résistance : une vision religieuse et universelle du jihad

Pour l’Ayatollah Issa Qassem, la résistance prônée par Nasrallah reposait sur une stratégie globale, fondée sur le jihad et la fidélité absolue à la loi divine. Il rappelle que « toutes les dimensions de cette résistance – sa source, son éthique, ses objectifs, ses choix et ses moyens – ne cherchaient que la satisfaction de Dieu ». Loin d’être un simple projet politique, elle constituait une démarche de foi, visant à défendre la dignité humaine et à instaurer la justice sur la base des enseignements islamiques.

Nasrallah voyait dans le jihad une exigence permanente. Qassem cite ici l’imam Ali : « Par Dieu, ni le monde ni la religion ne peuvent être réformés sans le jihad. » Pour le martyr, cette lutte devait rester pure, sans dérive vers la vengeance ou la haine. Le jihad véritable, disait-il, est celui qui préserve la moralité, refuse la corruption et place le croyant au service de la cause divine.

Le penseur bahreïni souligne également que la résistance de Nasrallah était indissociable de la direction du wali al-faqih (le guide religieux), représentant légitime de l’imam al-Mahdi. Cette référence donnait à son action une légitimité spirituelle universelle, dépassant les frontières libanaises. Ainsi, la résistance n’était pas une entreprise nationale, mais un mouvement de libération pour l’ensemble des opprimés du monde.

L’Ayatollah Qassem évoque aussi l’influence décisive des deux grandes figures de la révolution islamique, l’imam Khomeiny et l’imam Khamenei. Nasrallah s’inscrivait, selon lui, dans leur lignée, en portant haut le flambeau de « l’islam pur de Muhammad », celui qui réveille les consciences et redonne espoir aux peuples. Son rôle fut de transformer la résistance en une culture vivante, une école spirituelle qui inspire la jeunesse musulmane à travers le monde.

Après sa mort, ajoute Qassem, cette culture ne s’est pas éteinte. Elle s’est au contraire renforcée, car la cause du martyr demeure un appel permanent à la fidélité, au courage et à la responsabilité. Le contexte politique reste difficile, les défis nombreux, mais les principes demeurent inchangés : le jihad pour Dieu, la défense de la vérité et l’attachement à la justice.

4315601

captcha