Il faut étudier et transmettre de manière structurée la personnalité de Fatima Zahra (sa)

13:02 - November 24, 2025
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IQNA-Pour un enseignant de l'école théologique du Nigeria, la présence de Fatima Zahra (sa) dans le Coran et la Sunna n’est ni marginale ni symbolique : elle est au contraire profonde, structurante et décisive.

À l’occasion de l’anniversaire du martyre de sainte Fatima Zahra (sa), Ahmad Thani Harith, enseignant et chercheur de la hawza du Nigeria, a accordé un entretien à l’agence IQNA dans lequel il expose les vertus de la fille du Prophète (psl) et souligne la nécessité d’un enseignement académique de sa vie.

Selon lui, étudier et transmettre de manière structurée la personnalité de Fatima Zahra (sa) constitue un moyen essentiel pour diffuser son message et raviver la culture religieuse dans le monde contemporain.

Il insiste sur l’importance d’intégrer dans les universités comme dans les institutions religieuses un modèle de formation fondé sur la sirè fatimi, afin d’enraciner les valeurs morales, sociales et spirituelles qu’elle incarne.

Ahmad Thani Harith rappelle d’abord que la présence de Fatima Zahra (sa) dans le Coran et la Sunna n’est ni marginale ni symbolique : elle est au contraire profonde, structurante et décisive. De nombreux récits, présents dans les sources sunnites et chiites, mettent en lumière la place éminente de la fille du Prophète (psl), qu’il s’agisse de sa pureté, de sa connaissance, de sa noblesse ou de son engagement. Pour Harith, prendre modèle sur elle est une nécessité urgente dans un monde où font défaut les figures morales authentiques.

Les versets coraniques liés à Fatima (sa)

L’enseignant nigérian cite plusieurs versets du Coran qui renvoient explicitement ou dans leur sens profond à Fatima (sa) et aux membres de la famille du Prophète (psl). Le plus célèbre est l’« ayat al-tathîr » (33:33), où Dieu déclare vouloir éloigner toute impureté des membres de la famille prophétique. Harith souligne une nuance essentielle : le verset n’emploie pas « minkum » (« de vous ») mais « ‘ankum » (« à propos de vous »), ce qui signifie selon lui que le péché n’atteint jamais Ahl al-Bayt (a). Cette formulation est, pour Harith, la preuve de la pureté et de l’innocence absolue de Fatima (sa).

Il évoque ensuite le verset 42:23 dans lequel le Prophète (psl) affirme ne demander aucune récompense pour sa mission, sauf l’amour envers ses proches. La plus proche et la plus digne représentante de cette affection n’est autre que Fatima (sa), cœur de la maison prophétique.

Il mentionne enfin le verset de la mubâhala (3:61). Lors de cet événement, le Prophète (psl) fut invité à présenter ceux qui n’avaient pas d’égal au sein de sa communauté ; il choisit Fatima (sa), montrant ainsi que nulle femme ne possédait un rang spirituel comparable au sien.

La place de Fatima (sa) dans la vie du Prophète (psl)

Harith rappelle plusieurs témoignages historiques mettant en lumière l’attachement exceptionnel du Prophète (psl) envers sa fille : il se levait lorsqu’elle entrait, baisait sa main et disait qu’elle était « une partie de moi-même ». Ces marques de respect reflètent la position unique qu’elle occupait dans son cœur et le rôle spirituel central qu’elle exerçait dans la communauté naissante.

Un modèle d’engagement social et politique

Harith insiste sur le fait que Fatima (sa) n’était pas seulement une mère, une épouse ou une fille exemplaire, mais aussi une actrice engagée de la vie sociale et religieuse. Elle conseillait les femmes, répondait à leurs questions religieuses, soutenait les plus faibles et participait aux affaires communautaires. Son célèbre discours à la mosquée du Prophète (psl), prononcé pour défendre l’autorité et les droits de l’imam Ali (a), constitue selon Harith un témoignage majeur de son engagement politique lucide et courageux.

Pour lui, les paroles et les actions de Fatima (sa) montrent qu’elle possédait une conscience profonde des enjeux de justice, de solidarité et de cohésion sociale. Il estime que les musulmans doivent aujourd’hui redécouvrir ses enseignements, car « le monde contemporain souffre d’un manque d’exemples véritables ». Les médias modernes diffusent souvent des modèles artificiels, alors que Fatima (sa) demeure un idéal intemporel pour les hommes comme pour les femmes.

L’importance de transmettre la sirè fatimi par l’art et par l’enseignement

Harith insiste aussi sur l’importance de l’art comme outil de transmission. Selon lui, la culture moderne utilise l’art pour diffuser largement les valeurs occidentales, mais les institutions musulmanes n’exploitent pas suffisamment ce moyen puissant. Le succès mondial du chant iranien « Salam Farmandeh », dédié à l’imam Mahdi (aj), illustre la capacité de l’art à toucher les cœurs, en particulier ceux des jeunes.

Il considère donc essentiel de produire des œuvres artistiques – films, séries, théâtre, littérature, médias numériques – qui mettent en lumière la vie et le message de Fatima (sa). De même, il juge indispensable d’enseigner dans les universités son éthique, sa spiritualité et son sens de la justice, afin de faire d’elle une source d’inspiration vivante.

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