
Dans un contexte marqué par les tensions régionales et les répercussions des agressions répétées du régime sioniste contre le Liban et d’autres pays du Proche-Orient, ses paroles ont trouvé un écho particulier.
Devant les responsables religieux libanais rassemblés sur la place des Martyrs, il a souligné que, malgré la peur et le découragement que suscitent parfois les crises du Moyen-Orient, le Liban demeure un exemple vivant de coexistence et de résilience.
Cette rencontre interreligieuse, marquée par les interventions de personnalités musulmanes et chrétiennes, a mis en lumière l’importance du dialogue, de la fraternité et d’une morale commune pour surmonter les défis auxquels le pays est confronté.
Le message du pape : l’humanité commune comme fondement de l’unité
Au cours de son discours, le pape Léo XIV a rappelé que, dans les moments de conflits complexes et de souffrances prolongées, les peuples peuvent trouver la force en revenant à ce qui les unit. Selon lui, deux éléments essentiels constituent ce socle commun : l’humanité partagée et la foi en un Dieu d’amour et de miséricorde. Il a insisté sur le fait que le regard porté par le monde sur le Moyen-Orient est souvent chargé d’inquiétude, mais que le Liban fournit un exemple précieux pour dépasser les divisions. Malgré les blessures profondes laissées par les agressions récentes, le pays continue de montrer une capacité unique d’accueil et de coexistence entre les confessions.
Pour le souverain pontife, cette réalité libanaise prouve que la peur, la méfiance et les préjugés ne doivent pas dicter l’avenir. Il a rendu hommage à la capacité des Libanais à maintenir des relations fondées sur le respect réciproque, malgré la diversité religieuse qui pourrait être source de conflits. À ses yeux, cette diversité est au contraire une richesse et un signe de force. Le pape a également appelé la communauté internationale à considérer le Liban comme un modèle de résistance pacifique et de cohésion, invitant toutes les religions à s’unir pour protéger la dignité humaine dans une région durement éprouvée.
Les voix religieuses libanaises : dialogue, fraternité et défense du pays
Les responsables religieux présents ont accueilli le message du pape avec gratitude et ont souligné la nécessité d’une action commune pour répondre aux défis actuels. Le cheikh Ali Al-Khatib, vice-président du Conseil islamique chiite supérieur, a vu dans cette visite « une occasion d’espoir et de solidarité ». Il a remercié le pape pour ses positions dans un moment critique pour le Liban, exprimant l’espoir que cette présence contribue au renforcement de l’unité nationale et au soulagement des souffrances causées par les agressions israéliennes. Il a rappelé que la culture spirituelle des chiites repose sur la fraternité humaine et les enseignements de l’islam, et que les relations entre les croyants doivent être fondées sur le dialogue, la coopération et la coexistence pacifique.
De son côté, le patriarche syriac Ignace Ephrem II a insisté sur la responsabilité commune des leaders religieux face aux épreuves qui pèsent sur la population. Il a affirmé que la coopération entre les religions peut aider à redonner espoir aux Libanais, en particulier lorsque les difficultés économiques, sociales et sécuritaires s’accumulent. Le cheikh Sami Abi-Al-Mona, chef spirituel de la communauté druze, a rappelé pour sa part que le pays repose sur une « règle morale d’or » : chaque famille spirituelle doit protéger l’autre comme elle se protège elle-même. Pour lui, la coexistence authentique ne peut se maintenir que si chacun respecte « l’autre » comme « soi ».
Ces déclarations convergentes ont mis en avant l’importance du dialogue, de l’entraide et d’une vision commune pour préserver la cohésion libanaise. La présence du pape, saluée par les musulmans et les chrétiens, a ainsi été perçue comme un moment significatif dans une période marquée par l’intensification des pressions externes et des crises internes.
Ce climat de fraternité religieuse a accompagné la suite de la visite du pape, qui doit rencontrer des équipes médicales, des patients et se rendre sur le site de l’explosion du port de Beyrouth avant de quitter le pays. Pour de nombreux Libanais, cette visite représente une occasion unique de renforcer le soutien international dont le pays a cruellement besoin, ainsi qu’un espoir de voir les crises enchevêtrées trouver un chemin vers une solution durable.