La fatwa, pilier de l’orientation religieuse et de la modération
Selon le site dar-alifta.org, le Professeur Dr Nazir Mohamed Ayyad a rappelé que la fatwa ne se limite pas aux actes cultuels, mais s’étend à l’ensemble des domaines de la vie, visant à réformer la religion et le monde ici-bas à travers une compréhension éclairée de la Révélation.
Le Mufti a précisé que la fatwa repose sur deux piliers essentiels : le mufti, juriste qualifié, et le demandeur de fatwa, en quête d’éclaircissement. Il a insisté sur la gravité de cette fonction, qualifiée par les savants de « signature au nom du Seigneur des mondes », ce qui explique la prudence adoptée par les érudits dans l’iftâ’. Émettre des avis contraires à l’intention du Législateur entraîne, a-t-il averti, des conséquences néfastes pour l’individu et la société.
Intervenant lors de la première session scientifique de formation des muftis de Malaisie, organisée sous le thème de la modération et de la lutte contre l’extrémisme selon l’expérience égyptienne, il a rappelé que l’iftâ’ est une obligation collective (farḍ kifâya), réservée à ceux disposant d’une compétence scientifique avérée. Il a également mis en garde contre l’appel adressé au grand public à produire lui-même des fatwas sans outils méthodologiques, soulignant l’obligation, pour le profane, de consulter les savants.
Abordant la notion de modération (wasatiyya), le Mufti a expliqué que l’extrémisme naît d’une lecture fragmentée des textes et d’une soumission aux passions. La modération consiste à éviter l’excès comme la négligence, en conciliant la raison et la Révélation. Il a enfin conclu que la fatwa éclairée, fondée sur l’ijtihâd, l’éthique et les finalités de la sharî‘a, constitue un rempart contre la radicalisation et un instrument de stabilité intellectuelle, de justice et de paix au service de la communauté.
