Réforme des daras: l’Institut islamique africain américain de Médina Baye se pose en modèle

9:20 - June 19, 2010
Code de l'info: 1941990
Kaolack(IQNA)- L’Institut islamique africain américain de Médina Baye situé au cœur de la ville de Kaolack (centre) se pose en ‘’modèle réussi de dara (école coranique) avec un lien établi entre l’enseignement religieux et l’éducation formelle dans le respect des préceptes de l’Islam’’.
Réforme des daras: l’Institut islamique africain américain de Médina Baye se pose en modèle
Kaolack(IQNA)- L’Institut islamique africain américain de Médina Baye situé au cœur de la ville de Kaolack (centre) se pose en ‘’modèle réussi de dara (école coranique) avec un lien établi entre l’enseignement religieux et l’éducation formelle dans le respect des préceptes de l’Islam’’.
L’entrée de l’établissement avec la plaque où est inscrit le nom de l’institut annonce déjà la couleur avec les inscriptions en français et en arabe. Franchi le seuil, deux bâtiments de deux niveaux peints en ocre et vert se font face avec une architecture semblable et des ouvertures en demi cercle donnant sur la cour.
Là, les enfants âgés de 6 à 11 ans sont admis en internat pour l’enseignement du Coran et des préceptes de l’Islam.
En arrière plan, deux autres bâtiments d’un étage se font aussi face, constituant l’école franco-arabe avec en tout 17 classes allant de la garderie d’enfants à la classe de Terminale. Le programme de l’école formelle est dispensé, en plus de l’enseignement de l’arabe.
Les deux cours entre l’internat et l’école sont séparées par un mur avec un grand portail au centre. Mais il faut passer par la porte de l’Internat pour accéder à l’école, invisible de l’extérieur. Cela comme pour mieux illustrer la place de secondaire qu’occupe l’enseignement formel dans la conception de l’Institut avec cette vision d’arrière plan de l’école confinée au fond de l’établissement.
Gestionnaire de l’Internat, professeur d’anglais au sein de l’établissement, Souleymane Diouf, visage fin entouré d’une barbe fournie, donne plutôt l’image d’un arabisant.
Grand de taille, il explique ainsi les conditions d’entrée dans l’internat où 58 enfants (50 garçons et 8 filles) sont pris en charge pour la mémorisation du Coran.
‘’Il n’y a pas de nombre d’années déterminé pour l’enseignement religieux et la mémorisation du Coran. Cela dépend des potentialités individuelles, des capacités d’assimilation de chaque pensionnaire. Cela va de 4 à 7 ans’’, a-t-il expliqué dans un entretien accordé à un groupe de journalistes dans la région de Kaolack, dans le cadre de la célébration de la Journée de l’enfant africain.
Toutefois, M. Diouf précise que cet enseignement est exclusif, ’’tant qu’ils n’ont pas mémorisé le Coran, ils ne franchissent pas l’autre porte pour aller suivre les cours de l’école formelle’’. Mais ceux qui viennent de l’extérieur peuvent entrer directement à l’école franco-arabe, mais ceux qui sont dans l’internat sont tenus de maîtriser le Coran
Il y a certes un ‘’linking’’, rassure le gérant de l’internat puisque dés qu’ils passent le cap de la mémorisation intégrale du Coran, ceux qui veulent rester continuent leurs humanités dans l’école pour l’acquisition d’autres connaissances qui peuvent leur ouvrir l’enseignement supérieur, ensuite la formation.
En effet, l’un des bâtiments est un dortoir destiné aux élèves qui n’habitent pas Kaolack où venant d’autres pays.
‘’Il y a plusieurs nationalités, notamment des Maliens, des Guinéens, des Gambiens, des Burkinabés, des Nigériens, des Nigérians, un Suédois et trois Noirs Américains, entre autres’’, a-t-il précisé.
Entouré des enfants, piaillant, courant dans tous les sens, Souleymane Diouf explique qu’ils vivent avec ‘’une maman’’ qui habite l’internat pour ‘’combler d’une certaine manière le manque de présence maternelle’’.
‘’Elle dort avec les filles présentes dans l’internat et fait office de mère pour tous ces enfants’’, assure t-il. Des cas de fugue depuis la mise en place de l’internat ? ‘’Certes, il y en a eu, mais le fait se raréfie de plus en plus avec des séances de causeries tous les mercredis pour la prise en charge psychologique des enfants’’, assure Souleymane Diouf, le bonnet Haoussa, typique de la confrérie Niassène bien vissé sur la tête, laissant échapper quelques touffes de cheveux.
Les enfants sont admis dans l’internat sur présentation de deux photos d’identité, un extrait de naissance, des frais d’inscription et un matériel composé d’un matelas et d’une valise contenant les habits de l’enfant. Le jeudi constitue le jour de visite pour les parents, mais la plupart n’habitent pas la région de Kaolack. En dehors des fêtes de Tabaski et Korité, les pensionnaires ne quittent pas l’internat, selon le responsable de l’Internat.
La mensualité arrêtée à la somme de 20.000 francs ne permet pas certes de couvrir tous les besoins de l’internat, notamment la nourriture, mais l’Institut se fait un devoir de proposer aux pensionnaires des mets corrects avec les normes d’hygiène requises afin de combler les besoins nutritionnels nécessaires à leur croissance.
‘’On gère tout, du petit-déjeuner au diner, et si toutefois un pensionnaire tombe malade, une clinique est à notre disposition pour faire les premiers soins. Au besoin, les parents sont contactés’’, selon Souleymane Diouf.
En outre la conjoncture sociale est un peu délicate, les partenariats deviennent difficiles, mais l’Internat fondé il y a juste 3 ans porte le nom de feu Imam Hassane Cissé qui avait créé aussi l’Institut africain américain en 1995.
L’institut continue de recevoir l’appui des partenaires américains qui lui ont fourni des tables-bancs venant directement des Etats-Unis. Des fois aussi des enseignants américains viennent pour une période déterminée délivrer des cours avec des supports didactiques et pédagogiques pour les élèves et les enseignants, renseigne encore le professeur d’anglais.
Sur les résultats enregistrés depuis l’ouverture de l’école franco-arabe, le directeur de l’établissement renseigne qu’ils ont été toujours ‘’très satisfaisants’’ avec des taux de réussite dépassant toujours 90% avec des élèves dont la majorité maîtrise le Coran parfaitement.
Source: APS
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