Ce concours éminemment outrageant, sur lequel flottait l’étendard de la liberté de diaboliser le grand homme de l’islam en toute liberté, réunissait 300 invités triés sur le volet, dont le parlementaire néerlandais Geert Wilders, ce sinistre artisan de la montée de l’islamophobie sur la terre des tulipes, quand il fut subitement contrarié par les assauts de deux hommes armés qui n’ont pas survécu à leur attentat.
Pendant ce temps-là, à New York, Amani Alkhat se réjouissait du joli succès populaire rencontré, au fil des semaines, par son concours de portraits improvisé, les dessinateurs de la rue se bousculant pour croquer sur de grandes affiches blanches un Muhammad au visage familier, sous un coup de crayon plus ou moins assuré mais dans une bonne humeur communicative, avant de prendre joyeusement la pose, leur œuvre finalisée dans les mains.
"La détestation de l’islam et l’ignorance que propage sans relâche Pamela Geller sont extrêmement difficiles à combattre, et choisir d’y répondre intelligemment n’est pas forcément la parade la plus efficace", a-t-elle indiqué, lucide et comblée à la fois, en contemplant les nombreux dessins recueillis.
Alors que Pamela Geller, la conceptrice de campagnes islamophobes tétanisantes, se targue d’avoir pu rassembler 350 caricatures qui ont forcément noirci le trait, Amani Alkhat ne détache plus son regard du reflet de la diversité de la communauté musulmane américaine qui émane de sa collection unique de portraits.
"C’est un magnifique témoignage de la diversité de l'islam aux Etats-Unis et de son développement constant, Muhammad représentant cet islam pluriel car il est le prénom le plus répandu dans le monde", s’est enthousiasmée dans les colonnes du Houston Chroniclecelle qui a réussi à infliger un cuisant camouflet au concours de croquis annonciateur de funestes présages au Texas.
oumma