L'ancienne capitale des tsars célèbre en effet les "nuits blanches", qui ont lieu de fin mai à début juillet, où la nuit ne tombe jamais totalement. Parfois, il fait si clair qu'il est possible de lire un livre sans lumière artificielle. Ce phénomène, appelé "tolga", est particulièrement visible à Saint-Pétersbourg.
Un défi lancé à leur foi
Si cette période attire des milliers de visiteurs dans la capitale culturelle russe, c'est un moment difficile pour les 50 000 musulmans de la ville. Car le Coran n'a pas donné d'instructions explicites pour les populations du grand nord. Pour les autorités musulmanes de Saint-Pétersbourg, cela n'est pourtant qu'un défi supplémentaire lancé à leur foi. Plutôt qu'une malédiction, ils voient cela comme un test.
"Cette année, le jeûne prend fin très tard. Nous ne mangeons ou buvons pas à partir de la prière du matin, à 2 heures, jusqu'à ce que le crépuscule arrive, vers 22 heures ou 22 h 30", explique au Guardian le directeur musulman d'une école locale. Le jeûne dure donc près de vingt heures, là où il dure dix-huit heures en France. Face à ces difficultés, certains se sont interrogés sur le comportement à observer dans ces régions du monde. L'érudit tatar russe Musa Bigiev a tenté une explication dans un texte :
"Selon les instructions du Coran, prendre part au jeûne près des pôles n'est jamais obligatoire, car il est établi en ensemble de jours en ces endroits où la nuit et le jour sont comparables en longueur."
D'autres ont écrit que les musulmans vivant dans l'extrême nord pouvaient observer le jeûne du ramadan en suivant les horaires du lever et du coucher du soleil à La Mecque.
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