Une interview sur l’islamophobie arrêtée suite à des propos… islamophobes
L’interview portait sur la haine envers les musulmans de plus en plus fréquente sur les réseaux sociaux.
Selon une étude, chaque jour de juillet, plus de 7000 tweets islamophobes étaient envoyés, en ne comptant que ceux rédigés en anglais. La BBC a interrogé une Londonienne musulmane pour parler de ce phénomène. « Peu importe ce que je dis, ou le sujet sur lequel j’écris, ou ce que je poste. Les réactions après une attaque terroriste consisteront toujours à descendre l’islam d’une façon ou d’une autre, ou à insulter l’islam, ou moi, ou mon hijab », raconte Ruqaiya Haris, une étudiante et écrivaine de 23 ans.
Un homme peu courageux
Mais à un moment, l’interview s’arrête après les propos d’un homme qui s’écrie que« la loi de la charia n’existe pas encore ici ». Avant cette intervention islamophobe, cet homme « s’est mis à faire des commentaires qui parasitaient la prise de son. Nous lui avons demandé de baisser le ton et c’est alors qu’il a dit qu’il avait le droit de s’exprimer. Cela s’est reproduit à quelques reprises », explique Catrin Nye, la journaliste de la BBC.
« Vous voulez parler de la loi de la charia avec moi ? Nous allons en parler. Vous avez de toute évidence dit ça pour une raison », s’exclame alors Ruqaiya. L’homme, prétextant ne pas lui parler, se défile. « À qui parliez-vous donc de la loi de la charia ici, monsieur ? »
A man interrupts an interview I'm doing about Islamophobia...with Islamophobia. My new story on rising Twitter abusehttps://t.co/ppDq8dUn9t
— Catrin Nye (@CatrinNye) August 18, 2016
Dans un entretien accordé à BuzzFeed, l’étudiante raconte la suite de l’échange hors caméra. « C’est alors qu’il dit que les musulmans tentent de dominer le monde et il a continué en s’énervant. Mais je tente de lui parler en même temps et à un moment donné, il admet qu’il ne sait pas grand-chose sur l’islam et les musulmans. »
Les femmes sont des cibles faciles
Cet acte, Ruqaiya ne le regrette pas du tout. « Dans ce genre de situation, je suis plus qu’heureuse de me lever et de mettre mon interlocuteur face à ses idées reçues et à ses préjugés. Il ne faut pas rater le coche », dit-elle.
Les nombreux messages de haine sur les réseaux sociaux l’ont également« endurcie » pour faire face à de telles réactions dont les femmes sont, selon elle, plus souvent le sujet. « On voit plus facilement que nous sommes musulmanes et on nous considère souvent comme une cible facile, alors je pense que beaucoup d’hommes croient avoir le feu vert. C’est une forme de harcèlement très genrée »,ajoute-t-elle.
lesoir.be
