Mohammad Ali Hemmati, professeur à l’université d’études comparées coraniques de Chiraz, lors de la 8ème conférence internationale « Farabi », a présenté son livre qui est une critique de l’étude de Christoph Luxenberg, pseudonyme d'un philologue allemand d'origine libanaise-chrétienne travaillant dans une université allemande, et auteur d’un ouvrage controversé « Lecture syro-araméenne du Coran : contribution pour décoder la langue du Coran », publié en 2000, en allemand.
Le livre de Mohammad Ali Hemmati a été choisi et a reçu le prix de la discipline de sciences du Coran et des hadiths.
Mohammad Ali Hemmati au sujet de son livre a déclaré : « Dans son livre, Christoph Luxenberg prétend que les Arabes à l’époque du début de l’islam, utilisaient l’écriture syriaque qui est une branche des langues araméennes. Cela fit qu’un siècle plus tard, les Arabes ne comprenaient pas toujours ce que disait le Coran. L’objectif de Christoph Luxenberg, en utilisant les méthodes de comparaisons linguistiques, était d’expliquer ce qu’il considère comme des « ambigüités coraniques ». Sa méthode consiste à se référer aux dictionnaires arabes, aux dictionnaires syriaques, à changer les voyelles, à changer les consonnes et enfin à trouver lui-même des équivalents si aucune de ces méthodes n’a donné de résultat. Au sujet des termes «حور» , «زوجنا» et «روحنا» qui constituent la plus grande partie de son étude, Christoph Luxenberg prétend que le sens des versets qui contiennent ces termes n’est pas « épouses paradisiaques » mais « vignobles ». J’ai étudié en suivant la même méthode, ces termes coraniques et prouvé que ses conclusions n’étaient pas très scientifiques. L’écriture arabe du début de l’islam ne s’inspirait pas de l’écriture syriaque mais de l’écriture nabatéenne. De plus, rien ne prouve que la ponctuation du syriaque ait été antérieure à la ponctuation de l’arabe. L’existence de la langue et de l’écriture arabes au début de l’islam, a été prouvée par les études archéologiques et historiques, et j’ai réfuté certaines de ses interprétations grâce à sa propre méthode notamment sur le terme«سریا» de la sourate « Maryam » qu’il traduit par « enfant légitime » au lieu de « ruisseau pur » ou « Jésus (as) » comme l’ont fait les commentateurs. Le 11 septembre, les journaux occidentaux avaient fait la publicité de son livre en déclarant que « les musulmans ne devaient pas s’attendre avec de tels actes, à rejoindre les vierges du paradis » ! Il était donc nécessaire de faire une étude critique de ce livre qui est le sujet de ma thèse de doctorat et a reçu le Prix Farabi mais aussi le Prix de l’Isesco, de l’Unesco et du Centre iranien des élites intellectuelles ».