Le 10, une marche historique contre l’islamophobie

9:03 - November 10, 2019
Code de l'info: 3471048
Ce dimanche, 10 000 personnes sont attendues à la Gare du Nord à Paris pour une marche nationale contre l’islamophobie. Sans une partie de la gauche, qui devra prendre ses responsabilités.
Marcher contre le terrorisme aux côtés de Netanyahu, comme ce fut le cas en 2015, semble moins grave que de défiler contre l’islamophobie aux côtés du CCIF. Dans un climat délétère pour les Français musulmans, la gauche préfère débattre de l’utilisation du terme « islamophobie » et de la liste des manifestants qui fouleront le pavé parisien demain plutôt que de s’élever contre les actes antimusulmans, qui n’ont jamais été aussi nombreux que ces dernières semaines, et contre les discours de haine. A chacun ses priorités.
 
La marche de ce dimanche, qui part à 13 heures de la Gare du Nord à Paris, avait tout pour permettre d’envoyer un message d’union : dans un texte publié par Mediapart, « plusieurs centaines de personnalités de diverses sensibilités » avaient appelé à « une grande marche populaire, le dimanche 10 novembre à Paris, contre l’islamophobie ». Après l’attentat contre la mosquée de Bayonne du 28 octobre, les initiateurs de la marche voulaient rappeler que « la menace terroriste contre les lieux de cultes musulmans est grande ».
 
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Et comme à chaque texte contre l’islamophobie, il a fallu qu’une polémique naisse. Sur le terme « islamophobie » tout d’abord. Sur la liste des signataires ensuite car dans la liste des initiateurs, on trouve, entre autres, le CCIF. Enfin, un passage sur les « lois liberticides » à l’encontre des musulmans a terminé d’allumer l’incendie : le Parti socialiste a par exemple annoncé son refus de participer à la marche car, selon lui, « les lois laïques de la République ne sont pas ‘liberticides’ » et qu’elles « garantissent la liberté de conscience et la liberté religieuse ».
 
Ce dimanche, une partie de la gauche refusera donc de dire non à l’islamophobie pour des question de sémantique ou pour éviter de défiler à côté de personnes que la fachosphère a décrétées « controversées » et « proches des Frères musulmans ». Un message fort envoyé à un Français sur dix : il est préférables d’aller jouer au foot puis d’aller déguster des gaufres à Bruxelles dimanche que de soutenir des citoyens attaqués de toutes parts par des polémistes qui comparent le foulard à des tenues nazies ou verraient bien la police tirer à balles réelles.
 
Reste à savoir si ces polémiques stériles auront altéré ou non la mobilisation de demain. Les organisateurs attendent 10 000 personnes pour battre le pavé parisien. Quant à ceux, comme Benoît Hamon ou François Ruffin, qui préfèrent ne pas se montrer, l’histoire s’en souviendra.
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