Les institutions musulmanes de Belgique condamnent les propos du Ministre de la Justice

8:27 - December 06, 2020
Code de l'info: 3475007
Téhéran(IQNA)-Le vendredi 4 décembre, il a été annoncé que l’État fédéral avait remis un avis négatif à la demande de reconnaissance de la Grande Mosquée du Cinquantenaire, à Bruxelles.
C’est un rapport de la Sureté de l’État qui a bloqué le dossier, pointant des ingérences étrangères au sein de l’ASBL "Association de gestion de la Grande Mosquée de Bruxelles", gestionnaire de la mosquée. L’ASBL, mise sur pied par l’Exécutif des Musulmans de Belgique, avait endossé cette fonction afin de mettre fin à l’influence de l’Arabie saoudite, qui finançait la mosquée depuis plusieurs dizaines d’années.
 
La Sûreté a mis en avant le manque de diversité au sein des organes de gestion, le Ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open Vld) allant jusqu’à dénoncer les "tentacules du Maroc" empêchant un islam autonome de se développer en Belgique. Il souhaite ainsi un renouvellement de tous les organes de l’Exécutif musulman de Belgique.
 
Dans un communiqué, les institutions musulmanes de Belgique condamnent ces propos, et regrettent la suspension du processus de reconnaissance. "Les déclarations du Ministre de la Justice parues le 4 décembre 2020 dans la presse font fi de tous les acquis réalisés dans le domaine de l’institutionnalisation de l’islam en Belgique et ce, depuis 1998, et sont complètement ignorés alors qu’une réunion a été demandée au Ministre de la justice pour lui faire part d’un rapport d’évaluation. Rendez-vous qui n’a toujours pas été accordé par le Ministre."
 
"Nous réfutons toutes accusations relatives aux pseudo-ingérences des pays étrangers et d’espionnage qui sont totalement infondées", précisent-ils encore, considérant "ce discours comme une ingérence manifeste dans les affaires du culte islamique." "La communauté musulmane de Belgique n’acceptera pas d’être intimidée et stigmatisée à travers ses institutions et ses membres. Nos institutions restent ouvertes au dialogue avec les pouvoirs publics comme elles l’ont toujours été."
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