Sourate al-Fâtiha, importance et mérites

6:53 - October 14, 2021
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Téhéran(IQNA)-Sourate al-Fâtiha ou al-Hamd est la Sourate I. dans l'ordre des sourates coraniques. Il est nommée en français : La Liminaire. Le propos de cette sourate insiste notamment sur l'Unicité Divine et la reconnaissance de Dieu.
Cette sourate paraît avoir été désignée, du vivant de Muhammad (s), sous le nom d' al-Mathânî ou d' as-Sab' al-mathânî, probablement : " Les Sept versets à répéter dans l'Oraison".
Il est recommandé de lire la sourate al-Hamd après des prières obligatoires, à côté d'un souffrant et quand on met le mort dans la tombe.

Nomination
Le vrai nom de cette sourate est : Fâtiha al-Kitâb, par laquelle le Coran commence. Elle est la première sourate complète qui a été révélée au prophète (s)[1]. On peut le traduire par :« l'entrée », « le prologue », « la liminaire » ou encore « l'ouverture ».
 
Elle est connue également sous le nom de Umm al-Qur'ân.

Lieu et ordre de la révélation
La sourate al-Fâtiha est la première sourate du Coran dans l'ordre de sa compilation actuelle et selon certains Hadiths, la 5e sourate dans l'ordre de la révélation, située dans le premier chapitre (juz’) du Coran. Elle est la seule sourate qui a été révélée deux fois: une première fois à La Mecque et une deuxième fois à Médine. C'est pour cette raison qu'on l'appelle également al-Mathânî (ath-thânî=deux).[2]
 
Nombre de versets
Sourate al-Fâtiha a 7 versets, 29 mots et 143 lettres. Cette sourate est l’une des sourates al-Mufassalât (les sourates qui ont les versets court) et parmi celles-ci elle fait parti des sourates courtes (Qisâr). Malgré sa petite taille, elle contient d'immenses sens, et est considérée comme l'essence et la base (asâs) du Coran, et Umm al-Kitâb (la Mère du Livre).[3]
 
Autres noms de la sourate
De par son importance particulière, elle porte plus de 20 nominations dont les plus célèbres sont : al-Mathânî, as-Sab‘ al-Mathânî, Umm al-Qur'ân, Hamd, Kanz, Asâs, Du'â, Wâfiya, Kâfiya, Râqiya, etc.[4].

Elle s'appelle Fâtihat al-Kitâb (L'Ouvrante du Livre), parce que le Coran commence par cette sourate et que sa lecture est obligatoire dans la prière. Elle est donc l'ouverture des sourates qui vont la suivre dans le Coran et dans la prière.
 
Al-Hamd (La Louange), car elle comporte la mention de al-Hamd : Al-Hamdu lillâh Rabb al-'Âlamîn (Louange à Allah, Seigneur des mondes).
 
Umm-ul-Kitâb (La Mère du Coran), car elle précède toutes les autres sourates, ou parce qu'elle est l'origine du Coran, comme la Mère est l'origine de ses descendants, et elle est l'origine du Coran parce que Allah y a déposé l'ensemble de ce que les sourates contiennent, à savoir la démonstration de la Seigneurie et de la servitude.
 
As-Sab‘ al-Mathânî (Les Sept duels), les sept, parce qu'elle contient 7 versets, duels, parce qu'on la lit deux fois dans chaque prière obligatoire ou surérogatoire, ou bien parce qu'elle aurait été révélée deux fois, une fois à la Mecque et une fois à Médine, selon un certains avis.
 
Al-Wâfiya (L'Intégrale), parce qu'on ne peut pas la diviser dans la prière, mais on doit la lire intégralement.
 
Al-Kâfiya (La Suffisante), parce qu'elle se passe des autres, alors que les autres ne peuvent pas se passer d'elle. En effet le Prophète (s) dit :
« Umm-ul-Qur'ân (La Mère du Coran) peut suppléer tout autre, mais aucune autre ne peut la suppléer ».

Al-Asâs (Le fondement), car Ibn 'Abbas aurait rapporté:
« À toute chose un fondement du Coran, c'est la Fâtihah».

Ash-Shifâ' (La Guérison), car le Prophète (s) dit: «L'Ouvrante du Livre est une guérison de toute maladie».As-Salât (La Prière rituelle) car le Prophète (s) dit:
 
« Allah dit: La Prière est partagée entre Moi et mon serviteur en deux moitiés, une moitié pour moi et une moitié pour lui: lorsqu'il dit: Al-Hamdu lillâhi Rabb-il-'Alamîn (Louange à Dieu, Seigneur des mondes), Allah dit: «Mon serviteur a fait Mes louanges . Et lorsque le serviteur dit: Al-Rahmân al-Rahîm (Le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux), Allah dit: Mon serviteur M'a loué. Lorsque Mon serviteur dit: Mâliki Yawm-id-dîn (Souverain du Jour du Jugement), Allah dit: Mon serviteur M'a glorifié » ... et ainsi de suite.[5]

Importance
La sourate al-Fâtiha est très importante dans la vie religieuse et culturelle des musulmans. Elle est recitée dans les cinq prières quotidiennes, dix fois selon la jurisprudence Imamite (chiite) et 17 fois selon la jurisprudence sunnite. L'Imam Rida (a) pense que la lecture de cette sourate au début de la prière est parce que toute la bonté et toute la sagesse du monde et de l'au-delà se trouve dans cette sourate.[6]
 
Contenu
Le contenu de cette sourate est basé sur : la connaissance de Dieu; les signes des vrais et bons serviteurs de Dieu; le problème de la guidance de l'Homme; le voie directe (Sirât al-Mustaqîm); l'Unicité Divine et le remerciement à Dieu.[7].
 
Il est raconté dans un Hadith al-Qudsî (une parole de Dieu transmise par le Prophète (s)) :
« J'ai divisé la sourate al-Hamdah entre moi et mon serviteur; une moitié pour moi et l'autre pour mon serviteur ».[8]

préceptes
Il est obligatoire de réciter la sourate al-Hamd pendant les deux premières raka‘a de chaque prière obligatoire ou surérogatoire.
 
La récitation du Coran pendant la prière est un acte obligatoire, mais elle n’est pas un pilier de la prière. C’est-à-dire si quelqu’un néglige de le réciter, sa prière sera incorrecte; mais s’il oublie de le réciter, sa prière sera correcte.
 
Pendant la prière surérogatoire, on peut se limiter à la Fatiha, comme on peut réciter plusieurs sourates après celle-ci.[9]
 
Pendant la prière du zuhr et celle d’al-‘asr, il est recommandé à l’homme de prononcer al-basmala (بِسْمِ اللَّـهِ الرَّ‌حْمَـٰنِ الرَّ‌حِيمِ) à haute voix.
 
Apprendre et réciter correctement la sourate al-Hamd est obligatoire pour ceux qui peuvent.
 
Pendant les deux dernières raka‘a de la prière du zuhr et celles d’al-‘asr, on peut dire soit la Fâtiha, soit la formule «Subhân-Allah, wa-lhamdu lillâh, wa lâ ilâha ill-Allâh, wa-llâhu akbar.» Il est de même pour les deux dernières raka‘at de la prière d’al-‘ichâ’ et la troisième rak‘a de la prière d’al-maghrib.[10] Toutefois, si on choisit de prononcer cette dernière formule, on pourra se limiter à une seule fois, mais il est recommandé de la prononcer trois fois.
 
Dire «أَعُوذُ باللّه‌ِ مِنَ الشَّیطانِ الرَّجِیمِ», avant de réciter al-Hamad dans la première raka‘a de la prière est recommandé.
 
«إِيَّاكَ نَعْبُدُ وَإِيَّاكَ نَسْتَعِينُ» dans la prière de l’Imam al- Hujjah, al-Qâ’im(qa)
Elle est de deux raka‘a. Lire, pour chaque raka‘a, al-Hamd. En arrivant au verset 5 ({Iyyâka na'budu wa iyyâka nasta'în} {C’est Toi que nous adorons et c’est de Toi que nous implorons le secours}), le répéter 100 fois puis achever la récitation de la sourate. Après elle, réciter la sourate Le Culte Pur (CXII) 1 fois.[11] Qutb ad-Dîn ar-Râwandî et sayyid b. Tâwûs font partie des narrateurs de cette prière.[12]
 
Mérites et caractéristique
Il est rapporté du Prophète (s) :
Quiconque la lit, aura le mérite de la lecture des deux tiers du Coran, ainsi que la rétribution spirituelle décernée à celui qui aura donné une aumône à tous les croyants.[13]

Selon l'Imam as-Sâdiq (a):
« Si tu lis la sourate al-Hamd pour un mort 70 fois, il ne serait pas étonnant de le voir ressuscité »[14]


C'est la sourate dont on dit qu'elle est le résumé du Coran, son ouverture, l'expression concise de son esprit et qui est pleine de significations augustes.
 
En effet, répondant à une question sur le motif de l'obligation de la récitation de la sourate al-Fâtihah dans chaque prière, l'Imâm ar-Ridâ (a) dit:
 
« Parce que la sourate al-Hamd réunit tant de collections de Bienfaits et de Sagesses coraniques que l'on ne retrouve nulle part ailleurs ». Et d'ajouter: « C'est pourquoi, toute Prière dans laquelle la sourate al-Hamd n'est pas récitée, est incomplète ».[15]

Lecture en vue de guérison
Il est significatif que cette sourate s'appelle aussi sourate ash-Shifâ' (la sourate de la Guérison), parce que le Prophète (s) a dit:
« Sourate al-Fâtiha est la guérison de toute maladie ».[16]


Selon l'Imam as-Sâdiq (a):
« Si la sourate al-Hamd ne guérit pas quelqu'un, rien ne pourrait le guérir »[17].


Selon l'Imam as-Sâdiq (a):
« Si quelqu'un tombe malade, on doit réciter 7 fois la sourate al-Fâtihah sur son front, et si la maladie persiste, on doit la réciter 70 fois et sa guérison sera garantie ».[18]
سوره فاتحه.jpg

Au nom d'Allah, le Bienfaiteur misericordieux ﴾1﴿ 
Louange à Allah, Seigneur des Mondes ﴾2﴿ Bienfaiteur miséricordieux ﴾3﴿ Souverain du Jour du Jugement ﴾4﴿ [C'est] Toi [que] nous adorons, Toi dont nous demandons l'aide ﴾5﴿ Conduis-nous [dans] la Voie Droite ﴾6﴿ la Voie de ceux à qui Tu as donné Tes bienfaits, qui ne sont ni l'objet de [Ton] courroux ni les Égarés ﴾7﴿
Références
 1. Ayatollah Ma'rifat, Muhammad Hâdî, Âmûzish 'Ulûm Coran, vol 1, p 127, Centre de publication de Daftar Tablîghât Islâmî, édition 1, 1371
2.  Ayatollah Ma'rifat, Muhammad Hâdî, Âmûzish 'Ulûm Coran, vol 2, p 127, Centre de publication de Daftar Tablîghât Islâmî, édition 1, 1371
 3. Khurramshâhî, Bahâ’ad-Dîn, Dâneshnâme-ye Qur’ân wa Qur’ânpazhûhî, v 2, p 1236, Téhéran, Dûstân-Nâhîd, 1377
4.  Khoramshahi, 1377, vol.2, p.1236
 5. At-Tabrisî, Fadl b. Hasan, Majma‘ al-Bayân fî Tafsîr al-Qurʾân, v 1 ,p 87, Téhéran, 1372 HS
 6. Cheikh as-Sadûq, Man lâ Yahzuruhu al-Faqîh, v 1 p 310, Qom, 1413 H
7.  Khoramshahi, 1377, vol.2, p.1236
 8. Cheikh as-Sadûq, Al-Amâlî, p 174, Téhéran, 1376 HS
 9. Tabâtabâ'î Yazdî, al-‘urwa al-wuthqâ, v 2 ,p 501, Qom, 1419 H
 10. Najafî, Jawâhir al-Kalâm, v 9 ,p 319-331, Beyrouth, 1404 H
11.  Mafâtîh Al-Jinân (Les CLÉS DU PARADIS, en français), p 132
12. sayyid b. Tâwûs, Jamâl al-’Usbû‘, p 280, Qom, édition 1; Qutb ad-Dîn ar-Râwandî, Ad-Da‘awât, p 89, Qom, 1407H
13. At-Tabrisî, Fadl b. Hasan, Majma‘ al-Bayân fî Tafsîr al-Qurʾân, v 1 ,p 88, Téhéran, 1372 HS
 14.Al-Bahrânî, Al-Burhân Fî Tafsîr Al-Qur'ân, v 1, p 97, Bonyâd Be'that, Téhéran, 1415 H
 15. Cheikh as-Sadûq, Man lâ Yahzuruhu al-Faqîh, v 1 p 310, Qom, 1413 H
16.  At-Tabrisî, Fadl b. Hasan. Majma‘ al-Bayân fî Tafsîr al-Qurʾân, v 1, p 88, Téhéran, édition 1, 1372 HS.
 17. Al-Bahrânî, Al-Burhân Fî Tafsîr Al-Qur'ân, v 1, p 97, Bonyâd Be'that, Téhéran, 1415 H
 18. Al-Majlisî, Muhammad Bâqir, Bihâr al-Anwâr, v 89, p 234, Beyrouth, 1403 H

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