Battu à Ma'rib, Ben Salman attaque Beyrouth

10:19 - October 31, 2021
Code de l'info: 3478548
Téhéran(IQNA)-Le journal libanais Al-Akhbar a attribué la décision de l'Arabie saoudite d'expulser l'ambassadeur libanais et de rappeler son ambassadeur de Beyrouth, à la colère du prince héritier saoudien face aux développements dans la région, en particulier sa défaite dans la bataille de Ma'rib contre l'armée yéménite et les comités populaires.

Comme il y a quatre ans, dès que le régime d'Al-Saoud a annoncé l'expulsion de l'ambassadeur libanais de Riyad et l'arrêt des importations en provenance du Liban, certains médias et politiciens libanais ont soutenu Ben Salman et sa décision de faire pression sur le Liban.

Samir Geagea, chef des Forces libanaises, le seul homme politique que l'ambassadeur saoudien Walid al-Bukhari ait rencontré publiquement avant d'annoncer son départ de Beyrouth, a clairement menacé les Libanais et déclaré : « Il y a une crise énorme entre les pays du Golfe Persique et le gouvernement libanais. La majorité du gouvernement actuel est appelée à prendre une décision rapide, décisive et claire afin que le peuple libanais soit à l'abri de nouvelles catastrophes ». 

Walid Joumblatt, ancien membre du parlement libanais, a été plus transparent que Geagea et a appelé à la destitution du ministre libanais de l'Information, qualifiant Kordahi de ministre qui rompait les liens du Liban avec les Arabes du Golfe persique.

Des sources proches du régime saoudien ont déclaré que Riyad voulait renverser le gouvernement de Najib Mikati qui devait ouvrir la porte à des concessions illimitées, ou démissionner.

L’Arabie saoudite a répété son discours sur le Hezbollah, son rôle au Liban et son assistance aux forces al-Houthi, qu'elle a qualifiées de terroristes.

Al-Akhbar a poursuivi : « Il est possible que certains autres pays arabes du Golfe Persique suivent l'Arabie saoudite et créent des tensions avec le Liban, comme d'habitude, Bahreïn a expulsé l'ambassadeur libanais, imitant l'Arabie saoudite, mais le Qatar et Oman ne suivront pas les Saoudiens. Riyad a d’ailleurs appelé à une décision dans l'union, lors d’une série de contacts avec certains pays arabes.

Le journal libanais a ajouté : « Ce qui s'est passé sera une nouvelle aventure pour Ben Salman, à moins que les Etats-Unis et la France ne le soutiennent. Dans ce cas, le Liban sera face à un chaos total, ce qui confirme l'argument de ceux qui ont appuyé la décision américaine de sanctionner Jamil Sayyed, Jihad el-Arab et Dany Khoury membre du parlement libanais.

Après l'annonce de la décision de l'Arabie saoudite, Mikati a immédiatement contacté le président libanais, Michel Aoun, et a publié une déclaration exprimant ses regrets concernant la décision de l'Arabie saoudite. Le Premier ministre libanais a également appelé Georges Kordahi à prendre la décision appropriée de réformer les relations du Liban avec le monde arabe, dans l'intérêt national, déclaration qui encourageait Georges Kordahi à démissionner.

Le Hezbollah avait précédemment informé le Premier ministre libanais que toute tentative de destituer le ministre de l'Information entraînerait la démission des ministres du Hezbollah.

Des tentatives ont également été faites pour faire pression sur l'ancien député libanais, Suleiman Faranjieh, chef de la faction libanaise Al-Marda, pour forcer Georges Kordahi à démissionner mais Faranjieh n'a pas cédé à cette pression et a réitéré son soutien à Kordahi.

Les Saoudiens, quant à eux, ont regretté que les réactions aux propos de Kordahi se soient limitées à les dénoncer et à les condamner, et qu’ils s'attendaient à ce que les ministres du Mouvement du futur et du Parti social-démocrate démissionnent du cabinet,

Selon des sources d'Al-Akhbar, l'Arabie saoudite, qui n'a pas répondu à la demande du Qatar et du Koweït d'une petite réflexion avant toute décision, a agi rapidement et attend que d'autres suivent le même chemin, notamment les Émirats arabes unis, qui n'ont toujours pas pris aucune mesure.

Des sources proches de l'Arabie saoudite affirment que la colère de Salman est le résultat de l'échec des pourparlers Iran-Arabie saoudite sur l'Irak, le Yémen et le Liban.

Des sources ont déclaré que Riyad avait tenté d'inviter Damas via les Émirats arabes unis, pour aider à résoudre le cas du Yémen et du Liban, en échange d’une aide de Riyad pour aider la Syrie à revenir dans la Ligue arabe et de liaisons avec les Européens et les Américains, pour la reconstruction de la Syrie.

Les tensions entre les Saoudiens et le Liban se sont intensifiées quand le ministre libanais de l'Information a déclaré que la coalition saoudienne avait envahi le Yémen et que l'agression brutale contre le Yémen, qui dure depuis huit ans, devait être arrêtée. « Ce que les Yéménites font, est leur droit légal de se défendre, et je respecte la résilience du peuple yéménite face à cette agression », avait-il déclaré. Certains médias libanais, proches de l'Arabie saoudite, ont vivement critiqué les propos de Kordahi, et des sources libanaises proches de l'Arabie saoudite, ont affirmé que ces propos conduiraient à une nouvelle crise diplomatique entre Beyrouth et Riyad.

4009025

captcha