Grâce à l’islam, la femme a retrouvé sa dignité

5:32 - November 13, 2021
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Téhéran(IQNA)-« La femme a pu, grâce à l’islam, reconquérir des droits qu’elle n’avait pas pendant l’ère de l’ignorance et a retrouvé sa dignité ; elle a pu acquérir une liberté citoyenne au sens contemporain du terme », a déclaré Synda Koundi, professeure en sociologie de l’Université de Tunis.

Synda Koundi, sociologueDans une interview accordée à IQNA, sur le statut de la femme en islam, Mme Koundi a passé en revue la place de la femme avant et après l’islam et les droits que l’islam lui a accordés. Ce qui suit est l’intégralité de cette interview.

Nous commençons par la situation de la femme dans la péninsule arabique avant l’islam : c’est une société où la femme n’a aucune place, aucune valeur. Elle est considérée comme faisant partie des biens de l’homme. Elle est inférieure à l’homme, elle n’hérite pas. Elle fait honte à sa famille.
Et enfin l’islam vint !
Quel changement a eu lieu ?

La société dans la péninsule arabique avant l’Islam était une société souffrante de maladies sociales. Caractérisée par une injustice sociale aberrante envers les femmes et les personnes les plus démunies au point que les filles aussitôt nées, leur pères préfèrent les enterrer vivantes que de les garder en vie et assumer le déshonneur de les avoirs procréer. C’était une société accablée de beaucoup de problèmes sociaux, d’ignorance et de déséquilibres causant par ce fait un manque d’équité et un dysfonctionnement social sur tous les plans.

Alors, l’avènement de l’Islam devint une vraie renaissance pour cette société et un gilet de sauvetage pour une société en décadence. Par ses valeurs et ses consignes, une charte de justice et de paix sociale s’est étendue sur la péninsule arabique. Cela, donc, a permis un changement de la condition sociale des personnes les plus démunies y compris la situation de la femme arabe. Elle n’est plus une source de déshonneur ni considérée comme faisant partie des biens de l’homme. Nous retrouvons plusieurs exemples de femmes célèbres dans l’histoire islamique qui sont devenues plus tard des icones et des symboles de la femme forte, intègre, compétente et qui connaît ses droits et ses devoirs. Des femmes qui font du bien à leur société et dans leur entourage tout en étant imbibées de vraies valeurs de l’islam.

Nous trouvons dans le coran plusieurs exemples de femmes qui sont considérées comme un modèle pour l’humanité tout entière. Par exemple : l’épouse du pharaon, la reine de Saba, la vierge Marie etc.… En faisant de certaines femmes un exemple modèle aussi bien à l’homme qu’à la femme à cette époque, le Coran a valorisé la place de la femme dans une société masculine. Par ailleurs, la femme a pu, grâce à l’islam, reconquérir des droits qu’elle n’avait pas pendant l’ère de l’ignorance et a retrouvé sa dignité.

Grâce à l’islam, la femme a retrouvé sa dignité

Quels sont les apports de l’islam pour la femme ? Est-ce que l’islam a libéré la femme ou bien l’a rendu esclave ?

La femme, grâce à l’islam, a pu reconquérir des droits qu’elle n’avait pas du tout pendant l’ère de l’ignorance et pu acquérir une liberté citoyenne au sens contemporain du terme. Le Messager de Dieu, que les prières et la paix de Dieu soient sur lui et sur sa famille, a établi pour la femme une responsabilité financière indépendante, comme un homme, car il lui a reconnu le droit de posséder, vendre, acheter et ainsi de suite.

Il est clair que le premier pas vers la liberté est l’autonomie financière. Alors, parmi les droits financiers des femmes se trouvent le droit d'hériter, et la Charia a établi des versets du Coran pour ce droit. La femme a également le droit aux transactions financières, elle a le droit d’acheter, de vendre, de louer, d’hypothéquer n’importe quel bien et ni son mari ni son père n’ont droit d’entraver ce droit-là. En outre, la femme grâce à l’islam a le droit et la liberté de choisir son mari, d’accepter ou de refuser un mariage.

Désormais, après l’avènement de l’islam, personne ne peut l’obliger à se marier contre sa volonté. Son consentement est obligatoire et nécessaire à la légitimité du contrat du mariage. Elle est libre de ses pensées et de sa parole, capable de dire ce qu’elle pense dans différentes situations. Elle est capable de divulguer une injustice et d’enseigner aux personnes injustes ce qu’ils devraient faire et nous avons pour cela des exemples pertinents dans l’histoire de l’islam. Le plus célèbre exemple est celui de saida Zeinab, la petite fille du Prophète (que la paix soit sur lui et sa famille) qui a pu, par son attitude et son discours courageux et par sa sagesse, influencer et agir sur les consciences des milliers de musulmans et pour plusieurs générations jusqu’à nos jours.

D’autre part, en traitant les questions sociales et familiales, l’islam a déchainé la femme de statut d’esclave dans le foyer conjugal et lui a rendu sa dignité. Tout doit se passer sous consentement des deux conjoins à parts égales. Leurs devoirs sont leurs droits en retour. Et ce qui prime, dans la vie de couple, est l’affection et les sentiments nobles et mutuels.

Quand on parle de l’islam, il faut distinguer entre la religion et la culture. La culture de chaque pays, de chaque ethnie, se mêle de la religion et les manifestations de la culture se présentent comme une partie de la religion. Qu’est ce que vous en pensez ?

Je suis absolument d’accord. Car nous pouvons constater que l’islam s’est manifesté de différentes manières, chaque fois que le lieu change et la culture et l’ethnie d’origine soient différentes d’un pays à l’autre. Et comme la transmission de la religion se passe également à travers la transmission culturelle, nous nous retrouvons face à des manifestations disparates de l’islam. Et quelques fois dans certains pays musulmans ce sont les valeurs anciennes des cultures d’origine qui refont surface.

Malheureusement, dans certains pays, les gens confondent entre les normes religieuses et celle de leurs cultures anciennes et considèrent cette dernière comme sacrée. Par exemple, nous remarquons que la situation de la femme reste défavorisée dans la péninsule arabique, vu les antécédents historiques. Alors que dans les pays musulmans de l’Asie centrale, par exemple, nous observons que la situation de la femme est bien meilleure.

Aussi bien dans les ménages, dans les lieux de travail et dans les différents cadres sociaux, une femme est mieux traitée et bénéficie d’une équité sociale plus développée que dans d’autres pays du monde musulman. Dans les sociétés de l’Asie centrale, la femme jouit de condition sociale bien meilleure. Nous rapportant cela aux antécédents culturels propres aux pays où certaines valeurs anciennes priment sur les vraies valeurs de l’islam.

Depuis des décennies, l’occident parle de la libération de la femme. Dans le cadre de cette libération, la femme a dû se dévoiler, nier ses valeurs intérieures. Cependant nous avons récemment été témoins d’une nouvelle prise de conscience chez la femme occidentale. Par exemple la tenue des gymnastes allemandes, aux jeux olympiques de Tokyo a attiré l’attention du public. Est-ce que la femme occidentale rompt avec son passé ?

Il est possible qu’il y ait une nouvelle prise de conscience chez ces femmes athlètes. Par cet acte, les femmes ont voulu exprimer que: « Chaque femme a le droit de choisir ce qu'elle veut porter » c’est un nouveau combat féministe qui tient à souligner le respect des croyances de chacun. En effet, face aux manifestations et aux violentes polémiques que suscite cette question, les différents penseurs invoquent la liberté de création. Mais la liberté de création n'est pas un droit absolu et entre en conflit avec d'autres droits fondamentaux de la personne, notamment le droit au respect des croyances.

D’autre part, à notre époque, personne ne devrait s'inquiéter de ses opinions non seulement très religieuses mais également, la manière personnelle de voir les choses. Cette liberté permet une prise de conscience progressive de certaines vérités de manière spontanée et un retour à la nature propre de l’homme et de la femme et aux comportements ou besoins initiaux libérés des rajouts et des effets de la mondialisation et de la vague, soit disant, modernisante qui a dénaturé, en quelque sorte, les mœurs.

Il n’est plus vrai que la femme acquiert son épanouissement et sa liberté à travers le dénudement. Une femme retrouve ses valeurs initiales et revoie plus de respect et d’élégance dans des habits couverts. Il est difficile de rompre avec le passé si ce n’est qu’à travers une révolution populaire et née d’un profond besoin populaire. Cette révolution pourra changer les habitudes et faire oublier le passé qui déplaise au peuple d’un pays et de manière durable.

Quels aspects de l’islam ont été négligés ? Quelles dimensions existent en islam que vous trouvez importantes, et nous musulmans, nous n’avons pas su souligner, pour présenter correctement notre religion ?

Je trouve que l’islam apporte des valeurs nécessaires à notre vie en société. Il présente des solutions aux différents problèmes possibles dans différents cadres et situations sociaux. Par des exemples, des morales et des prospections.

L’islam nous montre la manière d’agir et de se comporter afin de vivre dans une bonne société saine et sereine et pour réussir sa vie sur terre et avoir le salut de l’au-delà. Tout concourt pour le bien de l’humanité et pour sa prospérité. Mais malheureusement, l’imparfait caractère de l’humain, les erreurs et le mauvais comportement de certains musulmans nuisent à la réputation de la religion aussi bien qu’à la personne elle-même. C’est en n’appliquant pas les règles et valeurs mentionnées dans le coran et prescrites par le modèle de comportement du prophète (psl) et de sa famille (as), que le musulman s’égare et perd la bonne route et c’est par là que naissent les conflits et les déviances entre les musulmans et les mondes qui les entourent.

Certains musulmans négligent les consignes de l’islam et aussi ne suivent pas le modèle du Prophète et de sa famille (pais sur eux). Ce modèle qui présente des solutions et des réponses à tous les problèmes humains possibles et imaginables. Le fanatisme, l’injustice, l’égoïsme, l’ignorance et la méchanceté sont des défauts majeurs de l’homme qui engendrent les guerres et l’hostilité entre humains. Alors que si les hommes s’attachaient à la parole de Dieu, des valeurs comme la tolérance, la générosité, accepter autrui et combattre l’injustice, ils couvriraient le monde de paix et de bonheur.

Par Parvaneh Salehi

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