
Fatemeh Anvari, une enseignante canadienne de troisième année dans la ville de Chelsea, a été informée au début du mois qu'elle ne serait plus autorisée à diriger ses classes puisque le port du foulard contrevenait au projet de loi 21, une loi adoptée en 2019.
Ce licenciement a suscité une large condamnation de la loi controversée au Québec, les critiques soulignant que la loi cible injustement les minorités ethniques sous prétexte de laïcité.
"Fatemeh Anvari, une enseignante de 3e année à l'école primaire de Chelsea, au Québec, a été informée qu'elle ne pouvait plus continuer à exercer son rôle parce que son hijab allait à l'encontre de la loi 21 du Québec. Des parents, des élèves et d'autres membres de la communauté se sont rassemblés pour protester contre le renvoi d'Anvari et pour la soutenir", a déclaré Kazem Gharibabadi, secrétaire général du Bureau iranien des droits de l'homme, dans un tweet jeudi.
"Nous demandons au gouvernement fédéral canadien d'intervenir dans cette affaire et de soutenir les Québécois qui luttent contre cette loi discriminatoire en l'annulant", a ajouté Gharibabadi.
Le projet de loi de 2019 a interdit aux fonctionnaires du Canada, notamment les policiers, les avocats, les juges et les enseignants, de porter publiquement des symboles religieux dans l'exercice de leurs fonctions.
La loi touche des articles tels que les turbans, les kippas, les hijabs et les croix, mais a un impact démesuré principalement sur les femmes musulmanes de la province de l'Est, où 74,5% des enseignants sont des femmes.
"Il ne s'agit pas de mon article vestimentaire. Il s'agit d'une question plus importante... Je ne veux pas que ce soit une affaire personnelle, car cela ne fera de bien à personne", a déclaré Mme Anvari à la chaîne canadienne CTV News. "Je veux que nous réfléchissions tous à la manière dont les grandes décisions affectent les autres vies."
Le renvoi d'Anvari a suscité des protestations dans son école, où les élèves et le personnel ont posé des rubans verts et des affiches pour la soutenir.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a jusqu'à présent refusé d'intervenir dans l'affaire, affirmant qu'il ne voulait pas créer un conflit entre le Québec et le gouvernement fédéral.
Les écoles anglophones de la province ont combattu la loi et ont récemment perdu une contestation judiciaire empêchant l'entrée en vigueur du projet de loi.