« Nous devons aujourd'hui écrire une nouvelle page », a déclaré le ministre de l'Intérieur devant une petite centaine de personnalités du culte musulman – pour la plupart des acteurs de terrain issus des départements – réunies au Conseil économique, social et environnemental à Paris.
« Ce dialogue renouvelé avec l'État reposera désormais sur des femmes et des hommes qui tirent leur légitimité de leur travail et de leur logique de terrain », a-t-il ajouté, plaidant pour « une nouvelle forme de dialogue plus ouvert, plus divers, plus représentatif de la diversité de l'islam de France ». « Désormais, il n'y aura plus », pour les pouvoirs publics, « de représentant unique du culte musulman, compétent sur tous les sujets, mais des collectifs organisés par thématiques pour obtenir des résultats concrets », a-t-il dit, voulant tirer les enseignements « des échecs » du Conseil français du culte musulman (CFCM), qui était depuis 2003 l'interlocuteur privilégié des pouvoirs publics, mais a été miné par des luttes intestines.
« Organisez-vous ! » leur a-t-il lancé. Dans la matinée, quatre groupes de travail ont examiné quatre sujets jugés prioritaires : l'organisation des aumôneries (militaire, pénitentiaire, hospitalière), la professionnalisation des imams, l'application de la loi dite « contre le séparatisme » et, enfin, la sécurisation des lieux de culte et les actes antimusulmans. Sur le premier sujet, Gérald Darmanin a assuré que le gouvernement serait « aux côtés » des musulmans « pour que les imams aient un statut » et notamment « une protection sociale ». Lors des travaux, il a été proposé de lancer une cinquième réflexion, portant sur la question d'« un financement transparent du culte musulman », « nerf de la guerre », selon le ministre, qui a salué l'initiative.
AFP