Selami Yuzgec reçoit dans une petite pièce aux murs tapissés de livres. Le bureau du trésorier de l'association Ditib, qui gère la mosquée Fatih, la plus grande de la ville de Düren - frontalière avec la Belgique -, fait aussi office de bibliothèque pour la communauté. Les ouvrages religieux s'alignent sur les étagères. Des tasbihs de toutes les couleurs, ces chapelets musulmans qui servent aux prières ou à égrener les noms divins, sont en vente sur un portant.
Selami Yuzgec vient de participer à la prière, annoncée à Düren trois fois par jour par un muezzin, par haut-parleur. A Düren, il rythme le quotidien des habitants, au même titre que les cloches. Et ce, depuis trente-six ans, sans frictions apparentes.
Pourtant, à quelques dizaines de kilomètres de là, à Cologne, un projet d'appel à la prière par un muezzin, bien plus modeste et très encadré, suscite une véritable levée de boucliers.