Les oulémas africains appellent à un dialogue des religions

8:24 - February 26, 2022
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Téhéran(IQNA)-La fondation Mohamed VI pour les oulémas africains, en collaboration avec le conseil supérieur des Imams de mosquées, a lancé mercredi à Abidjan, en Côte d’Ivoire, un forum international sur le dialogue des religions sous le thème : « le message éternel des religions » avec la participation de plusieurs oulémas venus des différents pays africains.

Prenant la parole à cette occasion, le secrétaire général de la fondation Sidi Mohamed Rifki a dit que le continent africain connait des luttes et des confrontations ce qui exige l’instauration d’un dialogue et une solidarité entre les africains.

Il a ajouté que les oulémas du continent ne peuvent demeurer silencieux face au développement du phénomène de l’extrémisme et de la violence, un phénomène qui risque de ternir l’image de la religion et contre lequel ils doivent mettre en garde les communautés africaines.

Il a ajouté que le Maroc constitue l’un des traits distinctifs de l’identité afro-islamique, qui garantit à chacun la possibilité d’exercer ses droits religieux dans la paix et la stabilité.

Rafiki a insisté sur la nécessité de propager la paix sociale au sein des communautés africaines alors que des groupes extrémistes qui se trouvent dans certaines régions du continent, s’arrogent le droit d’instaurer des règles qui n’ont aucun lien avec l’islam et qui se considèrent autorisés à mener des actes de sabotage et plus encore nuisibles.

Il a ajouté que la fondation Mohamed VI pour les oulémas africains « milite en faveur d’oulémas au service des faibles, qui traduisent la noblesse de l’Islam, matures et sages, des oulémas capables d’être réceptifs face à la douleur des sociétés et capables de dispenser des points de vue éclairés ».

Pour sa part le représentant de la présidence ivoirienne, Abderrahmane Cissé, a dit que la fondation Mohamed VI pour les oulémas africains œuvre à la propagation d’un Islam modéré et tolérant, avant d’ajouter qu’au sein du gouvernement ivoirien il les invite à faire face à l’extrémisme violent.

Cissé a réaffirmé l’importance du dialogue des religions afin de consolider la coexistence avant de révéler l’existence au sein du gouvernement d’un ministère pour la réconciliation et la coexistence.

Intervenant pour sa part, le président de la branche ivoirienne de la fondation Mohamed VI pour les oulémas africains Moustapha Sonta a dit que c’est le message éternel des religions qui rassemble les personnalités africaines.

« Nous cherchons, a-t-il poursuivi, à consolider les fondements de la paix et nous sommes inquiets à propos de la situation dans le monde avec notamment la montée de l’extrémisme et le fondamentalisme. »

Pour Sonta ce colloque traduit les efforts du souverain marocain Mohamed VI pour le dialogue rappelant que le Maroc avait lancé en 2015 l’initiative « nous sommes tous croyants ».

Le président du haut conseil ivoirien pour les Imams et les mosquées Ousmane Diakhité a remercié la communauté catholique au nom du conseil des Imams leur réaffirmant que son pays se plaçait au-dessus des obstacles religieux.

Diakhité a ajouté que la capitale ivoirienne Abidjan est aussi la capitale du dialogue des religions et que le fait qu’elle abrite ce colloque n’est pas le fait du hasard mais il découle du choix des pays africains.

« La Côte d’Ivoire connait un dialogue silencieux dans les écoles, les marchés et les rues ce qui a permis aux ivoiriens de s’engager pour combler le vide laissé par les problèmes politiques et militaires antérieurs et les images caricaturales et les actes d’islamophobie qui minent ce dialogue» selon Diakhité.

Pour sa part Ignas Dibo Bessi, chef de la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire, a déclaré que le dialogue interreligieux est une réalité dans le pays, ajoutant que « l’organisation d’une institution musulmane pour ce symposium montre clairement que la religion est avant tout un message ».

Ignas Dibo Bessi a ajouté que ce forum a réuni autour de la même table des horizons divers, accusant ce qu’il a appelé les mauvaises interprétations d’avoir contribué à la propagation de l’extrémisme.

Prenant la parole au nom des oulémas marocains, Said Chebar a dit que le dialogue interreligieux est une condition pour la paix entre les civilisations.

C’est a-t-il ajouté le message des prophètes qui ont tous prôné la paix et la coopération, la diffusion des nobles valeurs, indépendamment du temps et du lieu.

Il a rappelé la visite du Pape François au Maroc en 2019 qu’il a qualifié d’historique ce qui a été de nature à renforcer la position du Maroc au sein du dialogue interreligieux.

Il a rappelé les propos du souverain marocain Mohamed VI qui a réaffirmé que les religions se sont ouvertes les unes aux autres et se sont fait connaître par ailleurs.

Le symposium vise à pérenniser le message éternel de paix interconfessionnelle envers la société ivoirienne et africaine et envers l’humanité dans son ensemble, et vise à faire adopter une charte de paix entre les parties participantes, appelée « Pacte d’Abidjan ».

Les participants à ce symposium qui doit durer trois jours, veulent organiser un dialogue interreligieux entre les différentes confessions eu égard aux acquis qui seront réalisés lors de cette rencontre entre différentes cultures ce qui donnera une nouvelle compréhension du monde.

Cinq thèmes seront abordés lors de ce symposium : la famille et l’école, la société civile ivoirienne et africaine, la formation et la sensibilisation des cadres religieux, la question des religions, la communication et la prédication, l’axe des pouvoirs publics et des acteurs religieux face au phénomène de l’intégrisme, la violence et l’extrémisme religieux.

saharamedias

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