Histoire du chiisme en Afrique du Nord
Après cinq ans de règne d’Ali Ibn Abi Talib (AS) et de son fils aîné, l’Imam Hassan Mojtaba (AS), à Médine et en Irak, l'Afrique du Nord fut la première région « Alaouite » dirigée par Idris Ibn Abdullah (Idris I). Le premier gouvernement chiite a été établi dans la seconde moitié du IIe siècle de l'Hégire.
Avec la victoire de la révolution islamique d'Iran sous la direction de l'imam Khomeiny, une nouvelle vague s’est levée dans la région, et de nombreuses personnes, après des siècles d'oubli, ont renoué avec la culture chiite. Aujourd'hui, le courant chiite en Égypte, au Maroc, en Tunisie et en Algérie est tangible et indéniable notamment dans la jeunesse et les élites intellectuelles.
Le chiisme se répand rapidement dans un certain nombre de grandes villes algériennes, dont Vahran, Latif et Batna, et la capitale.
Certains d'entre eux révèlent leur identité religieuse et d'autres agissent sans identification officielle.
La croissance de l'activité chiite en Algérie, est due au fait que le pays est devenu une plate-forme appropriée pour divers courants religieux et sectes en raison des développements dans la région. Il est clair que le chiisme s'est répandu en Algérie comme d'autres sectes telles que le soufisme et l'ibadiyya, et ces dernières années, nous avons assisté à une tendance à la hausse de l'activité chiite dans un certain nombre de domaines, bien que ces activités soient très secrètes.
Selon la Constitution, le gouvernement algérien doit respecter les croyances chiites de ses citoyens, mais les groupes fanatiques extrémistes et salafistes sont un facteur de pression qui force les chiites algériens à cacher leurs affiliations religieuses.
Les observateurs estiment que le chiisme se développe grâce aux militants présents à tous les niveaux de la société, à la disponibilité de sources, livres et publications chiites dans le cyberespace et sur Internet, et à leur activité généralisée sur les réseaux sociaux.
En Algérie, selon les observateurs, la présence des chiites est encore faible par rapport à la présence enregistrée dans certains pays arabes et africains, cependant, un grand nombre de sites chiites sont disponibles sur Internet, sur Facebook, Twitter et YouTube. La plupart des chiites sont des gens instruits.
Sadegh Salaimieh, écrivain et poète chiite bien connu en Algérie, estime que l'Algérie compte 75 000 chiites mais les salafistes évaluent ce nombre à 3 000.
Les jeunes qui se tournent vers le chiisme dans toute la région, ont le sentiment que les faits historiques des premiers siècles de l'Islam, leur ont été cachés et que les événements liés à la famille du Prophète (PSL), en particulier l'incident d'Achoura et l'oppression des Omeyyades et des Bani Abbas ne leur ont pas été expliqués. Cette génération est de plus en plus attirée par les valeurs de la révolution et du chiisme grâce à l’influence des figures charismatiques des dirigeants de la Révolution islamique et iranienne.
La renaissance de la civilisation glorieuse du gouvernement chiite fatimide en Afrique du Nord est aussi l'une des aspirations de la région que les générations éduquées espèrent aujourd'hui réaliser.
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