La montée du terrorisme en Afrique, est due aux interventions occidentales
Jacob Mundy, professeur agrégé d'études sur la paix et les conflits au Moyen-Orient et d'études islamiques, directeur du programme d'études sur la paix et les conflits à l'Université Colgate de New York et co-auteur de « Western Sahara : War, Nationalism, and Inseparability (2010) », dans une interview avec l’Agence iranienne de presse coranique (IQNA), a expliqué les raisons de la montée de l'extrémisme en Afrique, et a déclaré : « Je pense que c'est plus une opportunité qu'une stratégie. La région côtière abrite certains des pays les plus pauvres du monde et des gouvernements les plus faibles. Il suffit de regarder les milliers d'Africains qui sont morts en Méditerranée, pour savoir que les chances d'une vie meilleure dans de grandes parties de l'Afrique de l'Ouest sont très minces. Rejoindre un mouvement peut donner un sens à la vie de jeunes hommes sans avenir, mais aussi les aider à échapper aux traditions locales, notamment celles qui rendent difficile le progrès social et économique.
Le plan américain "Pan Sahel" a en fait, contribué à créer le problème du terrorisme que nous voyons aujourd'hui, en déclarant préventivement la région Sahara-Sahel "zone de terrorisme liée au Moyen-Orient et à l'Afghanistan" et "refuge sûr pour les terroristes". Une conséquence importante était que le petit nombre d'insurgés marocains dans la région, a paru plus important qu'il ne l'était réellement. Hormis l'enlèvement d'étrangers, ils n'ont pas pu mener d'opérations à grande échelle, contre aucun des gouvernements nord-africains. L'intervention américaine dans le désert, a également eu pour effet de détruire l'industrie du tourisme, qui était très importante pour les habitants du désert et de certaines parties de la côte. Deux décennies plus tard, nous en subissons les conséquences, et aujourd'hui même, la France reconnaît que son intervention au Mali, n'a pas contribué à renforcer la sécurité dans la région.
Comme je l'ai dit, la montée du terrorisme au Sahara, est due aux interventions occidentales et aux régimes soutenus par l'Occident. L'économie mondiale est toujours conçue dans le but d’extraire les richesses de l'Afrique et de les exporter vers l'Atlantique Nord, et de plus en plus vers l'Asie de l'Est. L'effondrement du gouvernement dans le nord du Mali en 2012, a été une conséquence directe de l'intervention de l'OTAN en 2011, pour renverser le régime de Kadhafi en Libye. Lorsque les puissances européennes ont réalisé qu'elles ne pouvaient pas coloniser l'Afrique, l'Afrique dans la politique mondiale, est devenue une « zone victime » d'où les richesses (terre bon marché, main-d'œuvre abondante et ressources naturelles) pouvaient être extraites mais sans prévision de développement.
La région - en proie à la désertification depuis des décennies - a également été écologiquement perturbée par le réchauffement climatique. Alors que le réchauffement climatique s'intensifie à mesure que les populations du monde entier déclinent, les pays riches sont confrontés à la question importante du déplacement des populations des tropiques inhabitables vers des régions plus tempérées au nord et au sud, afin de maintenir une répartition durable de la population.
Empêcher cela est dû au pouvoir croissant du racisme et du nationalisme. C'est le nationalisme dans le monde d'aujourd'hui, qui rend impensables des mouvements populaires aussi importants du sud vers le nord, et des compensations à ces pays, pour les crimes du colonialisme, de l'impérialisme et de l'esclavage du siècle dernier.
