Comment les musulmans du monde ont-ils commencé le jeûne annuel ?
Ces cérémonies avaient été annulées dans de nombreux pays et beaucoup espèrent accomplir à nouveau les rituels du mois sacré, cette année.
Selon Simon Wolfgang Fuchs, maître de conférences en études islamiques et moyen-orientales à l'Université de Fribourg, en Allemagne, avant le Ramadan, la plupart des gouvernements du Moyen-Orient ont levé ou réduit les restrictions presque aux niveaux pré-épidémiques.
Cheikh Mohammed Abu Zayd, chef du tribunal sunnite et imam de la plus grande mosquée de Sidon près de Beyrouth, a déclaré à Deutsche Welle : « Au Liban, toutes les mosquées sont ouvertes et les gens sont invités à se rassembler pour prier. Cependant, les imams des mosquées ont conseillé aux personnes âgées et aux personnes souffrant de maladies chroniques de ne pas fréquenter les mosquées ».
L'Arabie saoudite, comme la plupart des pays de la région, a levé la plupart des restrictions après deux ans, à la veille du Ramadan de cette année. Cependant, les pèlerins sont tenus de porter un masque et d'obtenir une autorisation en s'inscrivant sur l'application Tawakkalna ou Eatmarna, pour effectuer les prières aux mosquées de la Mecque et de Médine. (Masjid al-Haram et Masjid al-Nabi). L'utilisation de ces programmes gouvernementaux est devenue obligatoire pour les citoyens saoudiens depuis l'épidémie et l'Organisation saoudienne du renseignement et de l'intelligence artificielle (SDAIA) a développé une application pour surveiller les déplacements des citoyens pendant le confinement. Simon Wolfgang Fuchs considère l'utilisation forcée à long terme de ces programmes, comme un moyen pour surveiller les citoyens saoudiens, affirmant que l'épidémie a donné aux régimes autoritaires de nouveaux outils pour contrôler leurs populations sous prétexte de santé.
Malgré ses efforts pour devenir une nouvelle plaque tournante pour les touristes et les investisseurs étrangers, l'Arabie saoudite était sous le feu des projecteurs ces dernières années, pour ses violations des droits de l'homme et la condamnation ou l'exécution de dissidents comme Lajin al-Hazloul ou Jamal Khashughi.
Cependant, d'autres pays de la région ont décidé de maintenir les restrictions. Au Koweït, aux prises avec une grave sécheresse, exacerbée par les inquiétudes concernant la baisse des importations de blé à la suite de la guerre en Ukraine, les rassemblements d'iftar, à l'intérieur et à l'extérieur des mosquées, sont toujours interdits, et seule la distribution de plats précuits et gratuits, est autorisée.
Le gouvernement marocain a prolongé l'actuel état d'urgence jusqu'au 30 avril, par crainte d’une augmentation des nouveaux cas de Covid-19 malgré un petit nombre de cas. Cependant, l'état d'urgence prendra fin le 30 avril 2022 et s'il n'est pas prolongé, la célébration de l'Aïd al-Fitr qui marque la fin du ramadan, pourra se tenir le 3 mai 2022, entre amis et en famille.
Malgré la hausse des prix des biens et des services en Égypte, les traditions du Ramadan comme les décorations de lanternes et de lumières colorées dans les rues étroites et les mosquées du Caire persistent. Certaines personnes capables de le faire, installent des tables dans les rues pour fournir des iftars gratuits aux pauvres.
À Istanbul, les musulmans ont organisé la prière du Ramadan à Sainte-Sophie, près de deux ans après la transformation de l'ancienne cathédrale en mosquée. Les fidèles ont rempli le bâtiment datant du VIe siècle, et la place à l'extérieur, vendredi soir, pour les prières de Tarawih dirigées par Ali Arbas, chef des affaires religieuses.
