Les défis de la banque islamique en Irak

10:51 - July 24, 2022
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Téhéran(IQNA)-Le potentiel de croissance à moyen et long terme du secteur bancaire islamique en Irak, est positif malgré les problèmes qui existent dans ce secteur. Cette demande sera soutenue par la population majoritairement musulmane dont les activités bancaires pour des raisons religieuses, sont restées très faibles.

L'Irak est un pays qui a atteint des revenus élevés ces derniers mois, en raison de l'augmentation des prix du pétrole, et selon les statistiques de la base de données économiques « Statica », l'Irak a la deuxième croissance économique la plus élevée avec une croissance de 9,5%, après le Ghana, en 2022.

La première banque irakienne a été créée en 1941, nommée Bank Rafdin. Pendant plus de cinquante ans, le peuple irakien n'a pas eu accès à une autre banque et aucune institution financière, privée ou étrangère, n'a été autorisée à fonctionner. La Rafdin Bank possède actuellement plusieurs succursales en Irak, qui se sont étendues en Égypte, aux Émirats arabes unis, au Yémen, en Jordanie et au Royaume-Uni. 

Les conditions économiques et politiques de l'Irak dans les années 90, ainsi que les événements de 2003, ont joué un rôle dans l'inactivité généralisée de la banque islamique dans ses transactions financières pendant cette période, puis après 2007, le nombre des banques islamiques en Irak augmenté. Actuellement, il existe environ 30 banques islamiques en Irak, dont une banque publique appelée « Islamic Bank of Al-Naharin », qui a été créée en 2012. 

Il semble que la banque islamique soit une question sensible pour le peuple irakien  qui recherche des services bancaires intelligents, efficaces et facilement accessibles, et les banques privées et publiques, doivent évoluer et s'adapter aux technologies et services bancaires modernes.

Le récent rapport de Fitch Ratings, publié le 5 juillet 2022, sur le système bancaire islamique en Irak, a présenté une image complète du système bancaire islamique et de l'industrie de la finance islamique en Irak, et a montré que les actifs du secteur bancaire islamique irakien devraient continuer de croître à moyen terme, grâce au soutien du gouvernement irakien au financement islamique.

Cependant le secteur bancaire islamique irakien est restreint avec 8,1% du total des actifs du système bancaire à la fin de 2021, et une part de marché de 3,7% du total des dépôts du système bancaire. Le total des actifs des banques islamiques a atteint 12 900 milliards de dinars irakiens (8,8 milliards de dollars) à la fin de 2021, ce qui représente une croissance significative annuelle de 18,2 %.

بانک مرکزی عراق

Les problèmes de l'industrie bancaire islamique en Irak, sont presque les mêmes que ceux du système bancaire traditionnel, c’est à dire un environnement opérationnel difficile, l'instabilité politique, des opportunités de prêt limitées, l'absence de réglementations régissant le secteur bancaire, une faible application des réglementations financières, des problèmes de transparence qui contribuent au manque de confiance du public, le manque de compétences du personnel et les problèmes de blanchiment d'argent. 

Les défis spécifiques de la banque islamique comprennent la faible connaissance des services islamiques, le manque de normalisation, une gamme de services limitée et le manque d'outils islamiques de gestion des liquidités.

Les marchés de capitaux irakiens, y compris le marché des sukuk, sont nettement sous-développés et les émetteurs n'ont généralement pas accès aux marchés de capitaux nationaux ou internationaux. De plus, le marché du takaful était quasi inexistant en Irak avant 2019.

بانکداری اسلامی در عراق

Cependant, il y a des points positifs dans le domaine de la banque islamique en Irak. En 2019, la Banque centrale d'Irak a établi une réglementation et créé la première compagnie d'assurance Takaful. La banque centrale a autorisé les banques islamiques à proposer ces services d’assurance, a accepté les normes de l'Organisation de comptabilité et d'audit des institutions financières islamiques (AAOIFI), et a rejoint le Conseil des services financiers islamiques (IFSB).

En 2018, la Banque centrale d'Irak a publié des réglementations sur les conseils de surveillance de la charia, l'audit bancaire et la conformité à la charia des banques islamiques. La banque centrale a également mis en place un haut comité consultatif sur la charia, au sein de la banque centrale.

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