L'escalade de la crise en Irak est due au conflit d'intérêts de groupes intérieurs et extérieurs
Ardeshir Pashang, spécialiste des questions relatives à l'Irak et au Moyen-Orient, dans un entretien avec l’Agence iranienne de presse coranique (Iqna), a déclaré : « La nouvelle crise en Irak, survenue après la démission du leader du mouvement irakien, Moqtada Sadr, et son retrait de l'arène politique, ont provoqué la descente des partisans du mouvement Sadr dans la rue et des rassemblements de protestation, l'occupation de la zone verte, des émeutes, le décès d’un certain nombre de manifestants et des blessés lors des affrontements avec les forces de sécurité. Divers facteurs structurels, historiques et politiques sont impliqués dans l'apparition des troubles en Irak. L'Irak n'a pas encore atteint la stabilité et son système politique, même s'il est démocratique, en raison de la faiblesse des structures civiles et des ingérences extra régionales, a causé les problèmes croissants de l'Irak.
Dans cette période de transition, nous voyons que l'Irak est un des pays qui a le plus haut niveau de corruption et de détournement de fonds dans sa structure. Ces problèmes ont aggravé le mécontentement de la population et les gouvernements n'ont pas été en mesure d'être efficaces et de fournir l’eau et l'électricité nécessaires aux Irakiens. Cela a causé de nombreux problèmes en Irak, malgré les revenus pétroliers élevés, et provoqué des crises politiques et des protestations. Les groupes et les forces étrangères jouent un rôle très important et malheureusement négatif dans ces développements depuis 2003. L'ayatollah Sistani et d'autres autorités irakiennes ont tenté de calmer les divers groupes, mais ce calme ne signifie pas que les problèmes sont résolus, et malheureusement, les problèmes en Irak, sont si profonds et structurels qu'ils ne seront pas résolus avec cette méthode. Il est très difficile d'établir l'unité entre les groupes irakiens. Nous avons cette situation à la fois parmi les chiites et surtout parmi les sunnites. Les différents groupes irakiens ont des points de vue variés sur les différents problèmes et les objectifs. Certains se veulent, comme le Hezbollah (Liban), à la fois politiques et militaires, certains, indépendants du gouvernement, et certains, au sein du gouvernement. Le groupe de Moqtada Sadr cherchait un gouvernement à majorité nationale, mais n'a pas réussi à atteindre cet objectif, et le groupe opposé cherchait un gouvernement d'union nationale, dont le principal adversaire était Moqtada Sadr. Ce conflit d'intérêts et d'idéologie qui existe en Irak a fait que la crise a atteint la rue.
Tant que les élites irakiennes et les acteurs extérieurs à la région ne parviendront pas à un accord, cette crise durera ».
