Le manque d'experts est le plus grand obstacle à la croissance de la fintech islamique
Le manque d'experts spécialisés dans le domaine de la finance islamique et par conséquent de la fintech islamique, a ralenti la croissance de ces deux domaines, auprès des clients des services financiers.
Avec les développements socio-économiques et les changements géopolitiques causés par la pandémie mondiale de covid-19 et la guerre en Ukraine, la fintech islamique a maintenant la chance de devenir une force transformatrice du financement mondial.
2020 a été une année importante pour la fintech islamique, car c'était la première fois qu'une société de fintech islamique indépendante rachetait une autre société, quand la plateforme d'investissement éthique « Wahed » a acquis « Niyah Investment ». Par conséquent, si la fintech islamique continue sur la même voie de croissance rapide, le secteur sera sans aucun doute, un choix compétitif pour un large éventail de startups fintech innovantes.
Au cours du dernier quart de siècle, la fintech islamique est devenue l'un des principaux fondements des économies occidentales, asiatiques et récemment africaines. La fintech islamique est désormais plus importante compte tenu des besoins financiers des 1,8 milliard de musulmans qui existent dans le monde. Plus des trois quarts des fintech islamiques sont actives dans des domaines liés à la levée de capitaux, aux dépôts et aux prêts, à la gestion financière, aux paiements et au financement alternatif, ce qui signifie que l'espace bancaire numérique est largement utilisable pour la fintech islamique.
Selon le « Global Islamic Fintech Report 2022 » préparé par Dinar Standard et Elipses, 75% des jeunes musulmans ont demandé aux banques dans lesquelles ils ont investi leur argent de faire circuler ce capital dans des secteurs utiles, et 62% étaient contre des investissements dans des entreprises de tabac.
Actuellement, la valeur de la finance islamique est estimée à au moins 2 000 milliards de dollars, dans le monde. Ce chiffre devrait atteindre les 3,8 trillions de dollars d'ici 2023, à cause de la forte demande de la nouvelle génération de musulmans, et devrait constituer plus de 75% des revenus dans le domaine de la banque islamique, au cours de la prochaine décennie.
En Grande-Bretagne, 4 millions de musulmans constituent le deuxième groupe religieux du pays et selon le Conseil musulman de Grande-Bretagne (MCB), les musulmans contribuent à hauteur de 31 milliards de livres à l'économie britannique et ont un pouvoir d'achat de 20,5 milliards de livres.
Le manque d'experts est le plus grand obstacle à la croissance de cette économie, le Royaume-Uni compte le troisième plus grand nombre de spécialistes en finance islamique, après l'Indonésie et la Malaisie. De plus, le Royaume-Uni ouvre la voie avec 27 fintechs islamiques, répondant principalement aux besoins des musulmans britanniques qui souhaitent faire affaire avec des institutions financières respectueuses de la morale islamiques.
Le secteur de la fintech islamique a probablement été freiné par des faiblesses structurelles inhérentes à la finance islamique, telles que la complexité des transactions. Bien que les cadres réglementaires au Moyen-Orient et principalement dans les pays asiatiques, soient capables de fournir des technologies financières islamiques, les responsables de la réglementation des lois dans d'autres parties du monde, sont souvent peu familiarisés avec la charia islamique, tant dans le domaine des produits et des services, que dans le domaine des principes sous-jacents. Ainsi, bon nombre de ces pays n'ont pas encore fait beaucoup d'efforts pour adapter leurs lois de financement à la fintech islamique. Un autre défi auquel sont confrontés les produits et services de fintech islamique, est le manque de sensibilisation de la population non musulmane. Étant donné que la plupart des règles des services bancaires et financiers islamiques sont différentes du financement conventionnel dans les systèmes monétaires internationaux, les règles de financement islamique sont un problème pour de nombreuses personnes. De plus, le manque d'experts dans le domaine de la finance islamique, et par conséquent, de la fintech islamique, a ralenti la croissance de ces deux domaines parmi les clients des services financiers.
Cependant, compte tenu d’une clientèle qui compte environ 2 milliards de personnes et devrait atteindre environ 3 milliards de personnes d'ici 2060, le financement islamique et la fintech islamique connaitront assurément un développement de leur présence financière dans le monde.
