L'islamophobie et le besoin d'autre chose qu’une égalité sélective
Les institutions de défense des droits de l'homme ne peuvent aspirer à l'égalité si elles ne s'occupent pas de toutes les communautés et de l'islamophobie qui touche certains groupes.
Hande Taner et Nourhene Mahmoudi, membres de l'Association de la jeunesse musulmane et des organisations étudiantes européennes (FEMYSO), dans une note le 15 mars 2023, à l’occasion de la Journée internationale contre l'islamophobie, ont écrit : « Il est normal que le quatrième anniversaire de l'attentat de Christchurch soit la première journée internationale contre l'islamophobie et que le monde s'éveille face aux dangers de ce racisme.
En 2022, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution déclarant le 15 mars « Journée internationale contre l'islamophobie », après l'horrible acte de terrorisme perpétré par le suprémaciste blanc, Brenton Tarrant, qui a ouvert le feu sur deux mosquées de Christchurch, tuant 51 musulmans et en blessant 40 autres. Cette résolution invitait les gouvernements du monde entier à commémorer cette journée et à renforcer leurs efforts, pour des dialogues pacifiques et la promotion d’une culture de paix et de tolérance.
Ce phénomène (l'islamophobie) menace notre démocratie et exclut les musulmans de la vie quotidienne de la société, et les empêche d'accéder au marché du travail et aux systèmes éducatifs où ils ne sont souvent pas traités équitablement.
Ce racisme a conduit à une présentation trompeuse des musulmans et à une structure sociale biaisée qui conduit à l'aliénation, à la déshumanisation et la diabolisation des musulmans malgré les nombreuses avancées auxquelles les musulmans ont contribué au cours des siècles (en mathématiques, médecine et astronomie), qui ne sont plus considérés comme des êtres humains, mais comme de dangereux intrus.
De plus, les femmes musulmanes souffrent le plus, des effets visibles et invisibles de ces discriminations qui les excluent de divers domaines de la vie comme l'emploi, l'éducation et les espaces publics.
Nous ne pouvons plus ignorer les effets destructeurs de l'islamophobie institutionnelle, systémique et structurelle, sur la vie des musulmans, dans les organisations chargées de protéger les droits de l'homme et de maintenir les valeurs universelles de la Charte des droits de l'homme des Nations unies.
L'attentat de Christchurch devrait sensibiliser les décideurs du monde entier et les inciter à s'interroger sur leur engagement politique contre le racisme et l'islamophobie en particulier ».
