La solution à deux États à la question palestinienne, est complètement morte
Glenn E.Robinson, ancien professeur d'analyse de la défense à la « Naval Postgraduate School » (NPS) de Monterey en Californie, et professeur au « Middle East Studies Center » de l'Université de Californie à Berkeley, a pris sa retraite du NPS en décembre 2021, après 30 ans. Il est l'auteur de quatre livres sur la politique au Moyen-Orient, ainsi que de plus de 150 articles de revues, chapitres de livres, rapports et documents de conférence. Son dernier livre « Global Jihad : A Brief History » a été nominé « Meilleur livre de 2021 » par les sites Web des Affaires étrangères. Il a également reçu des prix pour son enseignement à Berkeley et au NPS.
Dans une interview avec l’Agence iranienne de presse coranique (Iqna), Robinson a évoqué la cause et l'origine des nouveaux conflits entre Israël et les Palestiniens, et déclaré : « La solution à deux États à la question palestinienne, est un plan mort, complètement et délibérément détruit par le Likoud et ses alliés. Selon les conditions actuelles, si un pays à État unique se forme, ce sera un Etat basé sur l'apartheid.
La raison de ces conflits est la poursuite de l'occupation qui en est maintenant, à sa sixième décennie et laisse 5 millions de Palestiniens sans citoyenneté ni droits. Comme l'a souligné Hannah Arnett (philosophe germano-américaine), la citoyenneté est un droit inaliénable. Les Palestiniens sous occupation israélienne, sont des apatrides et n'ont aucun droit.
Les Palestiniens sont exposés au pillage israélien, à la confiscation des terres, aux emprisonnements sans raisons et aux punitions collectives, et cela provoque naturellement des réactions. Le siège de Gaza est un problème permanent et complexe. Tant que le Hamas sera au pouvoir à Gaza, ni Israël, ni les Etats-Unis, ni même l'Autorité Palestinienne ne feront beaucoup d'efforts pour améliorer la situation. La situation actuelle n'est vraiment pas tenable à long terme, et continuera à produire de la violence.
L'Autorité palestinienne se meurt. Le mandat présidentiel d'Abbas s'est terminé, il y a plus de dix ans, et il gouverne d’après la loi. L’autorité palestinienne a mis fin à toute véritable gouvernance démocratique. La direction est déconnectée du peuple palestinien et a perdu une grande partie de sa légitimité politique.
Le gouvernement local fonctionne toujours bien, mais le leadership national palestinien est actuellement inexistant. Des élections nationales, libres et équitables, sont nécessaires pour créer une nouvelle direction nationale responsable, mais il est peu probable que cela se produise de sitôt. J'ai écrit un chapitre dans un livre - après avoir visité la Palestine occupée, la Cisjordanie et Gaza en 1980 - pour montrer que la solution à deux États n'était plus possible ».
