Plusieurs matchs au niveau départemental ont été annulés, après que des joueuses ont refusé de retirer leur voile, cette pratique étant interdite par la Fédération française de football. Lundi 26 juin, le rapporteur public a pourtant rendu un avis favorable au collectif appelé les "Hijabeuses". L'audience à venir au Conseil d'État est très attendue, et va bien au-delà du débat sportif.
Le rapporteur public a en effet démonté l'argument principal de la FFF qui invoquait "la neutralité dans le sport". "Résumer un match à un face-à-face entre deux adversaires, deux maillots différents, c'est une vision aseptisée, erronée du sport", selon Clément Malverti, le rapporteur public.
Il a notamment pris comme exemple l'écusson bleu et blanc de l'AJ Auxerre, qui est une croix de Malte, ou encore les croix tatouées sur les bras de nombreux joueurs, les signes religieux avant un match ou les célébrations après un but. Il a ainsi démontré que les célébrations religieuses étaient partout sur les terrains.
"On se dit que c'est positif, que c'est favorable et qu'on avait raison de croire en la justice française et au droit", a indiqué Founé Diawara, présidente du collectif Les Hijabeuses. "On veut jouer sur les terrains, être présentes et profiter de ces moments avec nos partenaires, qu'elles soient voilées ou non." La présidente du collectif a souligné que leur combat n'était ni politique, ni religieux : "C'est un combat qui concerne le sport et seulement le sport."
Le rapporteur a précisé que ce n'est pas au juge d'acter si le voile est un signe de soumission, indiquant "qu'il ne faisait que du droit". Il a également ajouté que la FFF est à contre-courant, alors que la FIFA ou le comité international olympique n'interdisent pas le voile, tout comme de nombreuses fédérations internationales.
rtl